En recueillement dans la douleur
juste là, sans effort sans heurt
	  sans forme ni couleur
comme la flamme dans la fleur
et la fleur au fond de l’arbre
de tous les arbres qui tendent les bras
	 et touchent l’espace
l’Infini qui emporte leurs fruits

En recueillement dans la douleur
juste là, sans effort sans heurt
	  sans forme ni couleur
comme la sœur au cœur en larmes
qui se place au creux de l’astre
et s’efface en cathédrale
disparaît au centre de l’Ame
d’où émanent toutes les âmes
liées imbriquées et indissociables

En recueillement dans la douleur
juste là, sans effort sans heurt
	  sans forme ni couleur
comme le regard portant le regard
tout au fond de l’image
au-delà l’illusoire mirage
derrière l’invisible miroir
en ce lieu secret
sans lumière sans bruit
et sans barrière ni limites
où plus rien n’existe et tout est possible

En recueillement dans la douleur
juste là, sans effort sans heurt
	  sans forme ni couleur
comme la conscience entraîne la conscience
perplexe folle et volontaire
image après image
porte après porte donnant sur l’inconnu
jusqu’à dépasser l’illusoire mirage
et remonter le temps de l’univers dérisoire
en cet espace face au commencement
	et face à l’accomplissement
où tout est entamé et tout est achevé
le domaine étrange du Responsable et de l’Espoir…