Immanence
Par Cécile Montier le lundi, janvier 2 1995, 17:57 - - éveillés rêves - Lien permanent
L'harmonie doucement s'élève d'un corps encore endormi la beauté éclate comme une danse imaginaire et toute la magie de l'univers semble venir se concentrer autour de cette masse énigmatique comme si elle-même était présence indicible le centre ultime où se rencontrent tous les royaumes possibles incertain et encore dans 1'innocence 1’être ne vit que pour sa fragile survie 1'oeil s'entrouvre et s'embrumit en phare unique de la pensée étale 1'univers magique de l’être dans le noir se perd déjà dans le drap de la mémoire pour une nuit, une nuit seulement dans les jardins de l'espoir la fenêtre n'est jamais loin de se refermer à jamais entre deux mondes si épris en eux-même pour une nuit seulement, la nuit de l'espoir 1’âme aux aguets se tend hors d'elle-même et se tord dans les labyrinthes impossibles d'un sommeil qui s'étire et emplit tout 1 'espace du rêve ou de 1'oubli au rythme secret d'une mer qui se vide pour se remplir en elle-même au rythme d'un souffle qui joue sa propre musique et peut-être un langage qui défait et refait le monde comme une pelote infinie le temps se décale se creuse se renverse pour faire du sommeil de 1'un la veille inquiète de l'autre c’est-à-dire un jour sans soleil ou un soleil sans nuit une nuit sans désir une nuit plus vide que la nuit elle-même car elle est comblée d'une attente sans répit, sans faiblesse, sans vague, dans une immobilité quasi monolithique la conscience tente de réparer l'inacceptable faille de cette solitude totale et absurde - peut-être peut-elle doit-elle remodeler son cheminement ?- afin d'en compenser la cruelle souffrance …ainsi se demande-t-elle chaque soir et retraverse 1'existence à 1'envers tandis que s'élève léger et volubile le souffle triomphant et complet d'un corps encore endormi...