L'harmonie doucement s'élève 
d'un corps encore endormi
la beauté éclate
comme une danse imaginaire
et toute la magie de l'univers 
semble venir se concentrer
autour de cette masse énigmatique 
comme si elle-même était
présence indicible le centre ultime
où se rencontrent tous les royaumes possibles 
incertain et encore dans 1'innocence
1’être ne vit que pour sa fragile survie
1'oeil  s'entrouvre et s'embrumit
en phare unique de la pensée étale
1'univers magique de l’être dans le noir 
se perd déjà dans le drap de la mémoire 
pour une nuit, une nuit seulement
dans les jardins de l'espoir 
la fenêtre n'est jamais loin
de se refermer à jamais 
entre deux mondes si épris en eux-même 
pour une nuit seulement,
la nuit de l'espoir
1’âme aux aguets se tend hors d'elle-même
et se tord dans les labyrinthes impossibles 
d'un sommeil  qui s'étire et emplit
tout 1 'espace du rêve ou de 1'oubli
au rythme secret d'une mer qui se vide
pour se remplir en elle-même 
au rythme d'un souffle qui joue
sa propre musique
et peut-être un langage qui défait et refait 
le monde comme une pelote infinie
le temps se décale se creuse se renverse 
pour faire du sommeil de 1'un
	la veille inquiète de l'autre
		c’est-à-dire un jour sans soleil 
			ou un soleil sans nuit 
			une nuit sans désir
une nuit plus vide que la nuit elle-même 
car elle est comblée d'une attente 
sans répit, sans faiblesse, sans vague, 
dans une immobilité quasi monolithique 
la conscience tente de réparer l'inacceptable
			faille
de cette solitude totale et absurde
- peut-être peut-elle doit-elle 
remodeler son cheminement ?- 
afin d'en compenser la cruelle souffrance
…ainsi se demande-t-elle chaque soir 
et retraverse 1'existence à 1'envers 
tandis que s'élève léger et volubile 
le souffle triomphant et complet 
d'un corps encore endormi...

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