Journal d'une ménagère zébrée

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samedi, décembre 30 2023

On s’est croisés

On s’est croisés. D’abord chacun seul face à son écran. Tu m’as repérée, je t’ai remarqué, on s’est écrits. A distance, quelques mots échangés. Puis davantage, au fil des jours et des semaines. Une amitié s’est tissée, faite d’anodines anecdotes, vécus partagés et rires déployés. Deux univers différents. Et puis des sentiments, visiblement réciproques, se sont invités. Chacun puisant en soi ce qui peut le rapprocher de l’autre. Des goûts en commun et souvenirs semblables. Des morceaux d’enfance, la randonnée, la spiritualité surtout, de par ses abords séduisants et rassembleurs. Se trouver, se rapprocher, parce que peut-être…

On s’est croisés, sur des envies similaires. Chacun projetant sur l’autre ses rêves et désirs les plus personnels. Alors, se rencontrer. Au détour d’une belle journée, dans un lieu chargé de beauté et de mystère. Devant une abbaye. La magie a opéré, sous le charme au sens propre comme au figuré. L’arbre majestueux a été le témoin d’un premier baiser. Comme une promesse. De se retrouver à nouveau, et puis se rapprocher encore. Des vacances partagées, inoubliables ! Et avec, la quasi certitude que tout allait bien se passer, la vie d’enchaîner la suite : Déménagement, nouveau travail, emménagement dans la demeure de l’un. Mais la routine s’est chargée du reste. Au fil des jours, ses semaines, des mois.

On s’est croisés, chacun avec ses désirs, ses attentes. De beaux moments partagés, vacances et promenades encore, inoubliables. Et puis le fond de l’autre qui se manifeste. Agressivité ou inhibition, cette part obscure insatisfaite et insécurisée: chez l’un qu’est-ce qui est à moi, chez l’autre quand me sentirai-je écouté ? On se retrouvait sans vraiment échanger dans l’intime, ce qui aurait été l’étape ultime pour sceller une réelle et amoureuse complicité. Chacun dans sa frustration. La peur de l’abandon d’un côté, celle du rejet de l’autre. De ne pas se sentir écouté et donc aimer, et donc exister, qu’est-ce que l’amour, où est-il ? Quand viennent les incertitudes, les sautes d’humeur et de projets, l’angoisse du lendemain.

On s’est croisés, puis petits à petits usés sur la face voilée de nos vérités non révélées. Nos blessures passées, notre identité profonde qui est restée fragile. Un fossé s’est creusé, comme le creux d’une vallée, entre deux montagnes qui se sont éloignées. Chacune gardant ses secrets et sa lumière propre. L’un et l’autre ne pouvant plus remonter et se retrouver. Emportant chacun de son côté ses rêves et désirs non accomplis car non partagés. Sur le chemin de la descente…

On s’est croisés, et puis on s’est séparés. Les sentiments sont redevenus glaciers, faits de souvenirs figés et tristesse étale. Le temps seul saura redistribuer les cartes, et rendre l’espoir à chacun. Tendre vers d’autres horizons. Lui seul encore, saura dire ce qui s’est réellement échangé et apporté à l’un et l’autre. Le temps d’une longue et belle randonnée on s’est croisés, et chacun s’en retourne à son destin.

Le 30-12-2023

Charmes

vendredi, juin 1 2018

Sites de rencontres : j'aurai tout essayé...

Gallinacee

"Viens m'chercher !!"

À propos de Gallinacee:

Femme acariâtre à tendance hystérique (pré-ménopause oblige), cherche macho borné et inculte, en vue de partager de grands moments de complicité… Les trop vieux, trop loin, tout secs ou trop gras et surtout les trop mariés... pas franchement sûre de répondre, mais je vous souhaite franchement bonne chance ! y'a forcément quelqu'une qui vous correspond quelque part…

"J'voudrais une femme comme-ci, comme-ça... tendre, câline, fidèle..." et si vous preniez un chien !?? Z'en avez déjà un ? Ben prenez donc un deuxième ! ou bien un chat... là au moins ça vous permettra de vous rapprocher à pas de loup (bon un loup non quand-même, on s'égare...), à tous petits pas (faudra être patient(e)!) de la femme, son esprit, sa beauté, son... in-dé-pen-dance !! miaowww…


*** attention *** minute philosophique : messieurs j'ai une fort mauvaise nouvelle !

Si les hommes ont besoin de coucher pour tomber amoureux (et en fait souvent même pas pour quoi que ce soit, z'ont besoin tout court... et tous les moyens sont bons ! d'où ce site...si,si, je sais !).... ben chez la femme (dont en l'occurrence moi je fais partie...oui, oui !) enfin du moins la plupart dans sa grosse moyenne, c'est l'inverse... encore que, à l'inverse proportionnelle (si j'ose dire?), on peut tomber amoureuse sans pour autant forcément pour x raison (tout comme vous, celle pour)... coucher... voilà c'est navrant, désolant et déprimant, c'est un fait. Comment va-t-on faire, allez-vous vous/nous demander certainement ? (bon ceux qui n'en sont déjà plus là depuis longtemps de leur lecture, on sait ce que, ce qu'ils...) comment va-t-on faire... alors là, le débat est ouvert !! d'où la propension à la prolifération en tout genre et toutes espèces, des... enfin DU site de rencontre... et alors : blabli, blablo, blabla... on essaie, hein, chacun de son côté ! de quoi ? ben de se tirer la couverture, pardi ! (si ce n'est tirer tout court oups pardon)... si c'est tantôt pour coucher, tantôt pour tenter de tomber amoureuse - aargh les hommes aussi, bien sûr ! z'êtes pas des bêtes, non plus...(quoique) - et alors donc bon... où en étais-je, dans quelle étagère ? ben celle du rayon du sentiment humain… La moralité de la conclusion, est : y'a pas de mode d'emploi !! faut qu'on se démerde entre nous... ah ah ! bon ben vous me direz : après tout ça passe le temps ! un peu plus interactif que le crochet... et on en apprend, sur les un(e)s, les autres ! à force de venir, revenir, repartir... un petit air de, comme la chanson : "ça s'en va et ça revient..."

Genre: Femme
Orientation: Hétérosexuel(le)
État civil: Célibataire
Physique: Musclé
Occupation: Chasser le lapin crétin

Passe-temps: balai, aspirateur, scotch-brite, brosse wc, serpillère, javel, ajax, mr propre...
Intérêts: Je gratte à tout...
Comment définiriez-vous votre personnalité en un seul mot? rudimentaire
Comment définiriez-vous votre style vestimentaire en un seul mot? sous la blouse ? mes mules en éponge ! what else...
Préférence politique: à droite toute !!! et même par dessus bord...
À quelle école ou université avez-vous étudié? j'ai frotté le trottoir !
Quelles études avez-vous faites? Bac ... essorage & rinçage
Quelles sont vos plus grandes qualités? caustique !, faut qu'ça brille...
Vous avez un animal de compagnie? les acariens !!! ggrrr...
Films favoris: la grande bouffe
Livres favoris: je sais cuisiner, notre-temps, la veillée, voici, gala, le Dauphiné
Voyages que vous avez faits: monter sur le toit, mater chez les voisins
Voyages que vous désirez faire: explorer ma cave...ah mince, j'en ai pas !
Émissions TV favorites: télé-crochet, télé-achat, télé-à chier
Mets favoris: des pâtes-à-l'eau, et des patates...
Sports que vous pratiquez: aah... je vous laisse deviner !
Sports que vous regardez: idem...
Quels sont vos pires défauts? quelques fois je souris...

dimanche, mai 29 2016

L'attrape-coeur

De n'être qu'un objet de pensée affiché dans une fenêtre
peinte sur les mauvais jours dont la couleur s'appauvrit
un même visage aux mille secrets qui invite
anonyme à un instant d'intense rêve
toutes ces petites paillettes qui s'inclinent
tandis que cligne l’œil aux aguets
le corps tendu de tant de sécheresse
des cœurs, des gens, des rues et des vies
entières passées au bord de la fenêtre
à rêver qu'un jour peut-être
à travers cette palette qui se démultiplie
le réconfort, la tendresse et pourquoi pas l'amour
viendrait frapper à la porte des sentiments
qui vaquent, vagues et divaguent
d'un port d'attache à une épaule dévoilée…
De n'être qu'un mirage parmi tant d'autres visages
un rêve si fugace une larme qui déjà regrette
le temps ou la danse suffisait des regards qui s'accrochent
et des corps qui s'accordent le cœur vibrionnant
tant de bonheur insouciant, aimant, innocent.
Le désir s'en est allé par tant de promesses
épinglées à présent sous forme de papier glacé
la surface miroitante et froide nous renvoie
à notre propre insuffisance, le manque à gagner
si grand si implorant et prêt à se sacrifier
toujours un peu plus face au vide envahissant
de la solitude et les secrets et les trésors
pourtant prêts à être donnés, offerts, livrés...
De n'être l'autre qui manque en ce monde si dépeuplé,
je demande pardon.

mercredi, août 13 2014

Déclaration de non-amour

Je t’aime de mon non-amour, t’honore de mon absence. Chaque jour est une adoration de mon indifférence à ton égard, et je t’enveloppe ainsi de mon mépris le plus flamboyant. La toile de ma fausse présence hypocritement déployée me relie à toi malgré toi. Et chaque jour j’en joue et je jouis, de te savoir coincée à l’autre bout de la ligne, aux abonnés désirant mais non considérés.

Il aura suffit d’avoir fait incursion chez toi avec une présence séductive savamment orchestré - entré par la musique, c’est le cas de le dire - pour créer l’accroche et te savoir désormais liée. A ma merci, en mon pouvoir si je le veux, quand je le veux. Et par la fin de non-recevoir sentimentale, je te tiens à ma portée, ton abîme grandissant d’attente effective me comble au plus au point. Car il me flatte, me glorifie, me fait sentir si...omnipotent.

Comme j’aime ce lien que je peux ainsi harponner sur d’autres cibles. Et avoir main-mise à ma guise sur des cœurs dociles en espoir d’un retour infime. Une manifestation minimale de quelque chose qui permettra d’entretenir ce si beau lien glorificateur de mon écho, ma toute puissance ; un petit message occasionnel y pourvoie. Je règne ainsi en maître, que dis-je en prince au centre de cette toile, tellement similaire au réseau virtuel donc je désavoue pourtant avec fierté les conséquences...

Quel merveilleux ami non-aimant et amant non désirant je fais...« je rigole tous les jours et profite de chaque instant, je ne me prends pas la tête, et pas de plan sur la comète ». Je surfe sur la superficialité de sentiments à sens unique, que je me réjouis d’instiller autour de moi, comme autant de petites étoiles qui me font briller. Je peux ponctionner ici et là au bout d’une ligne qui frissonne, entre la récolte narcissique d’une langueur que je ne nourris pas, à peine pour qu’elle survive. Voyez, je maintiens ainsi une certaine forme de survie de l’espèce amoureuse transie, afin qu’elle ne disparaisse pas complètement. Car sinon : que serais-je sans elle...

lundi, décembre 6 1993

Désir impossible

Le désir s’étend sur les murs méconnus de la ville. De ton empire. Toi. L’être que je chéris, l’être que j’attends. Ton regard transparent se porte dans les moindres replis. Il s’étend et s’intensifie depuis la plus petite parcelle que pour un instant, pour un instant seulement j’oublie. Alors, ce faisceau bleu, ce faisceau tendre, m’enveloppe sans attendre, fléau de mon âme qui se tord et se heurte, et m’emporte, me déporte sans ménagements hors du temps, de la lenteur, au-delà de mon cœur implorant, suppliant et qui pleure de douleur.
La lumière de ta propre vie se fait soleil et brûle dans mes rêves et brûle mon sommeil. Étincelle jaillissante, la lueur éclatante et insoutenablement belle, s’élève à mon regard et aveugle mes yeux qui se perdent. La surface de la terre se transfigure et se révèle, révèle son existence obscure, en retrait. C’est ton visage qui apparaît. A la beauté démultipliée. Chaque fleur, chaque arbre, jusqu’au plus petit brin d’herbe, détient le secret, ton secret. Parfum de surprise, parfum d’un plaisir qui plane nonchalamment dans l’air frais. Plaisir qui ne se livre et reste inconnu et reste substance divine. Miroir qu’est le ciel et renvoie de toute part le reflet de la grâce. Le reflet de ton bleu regard …
La mer s’ouvre et s’incline pour laisser passer le souffle tendre d’un sourire. De ton sourire. Les mille vaguelettes dociles dessinent en leur pli une bouche immense à la pulpe marine, infiniment tendre, infiniment douce et qui laisse transparaître dans une langueur sans pareil l’ivresse, le bonheur fou, d’un baiser à peine effleuré. Puissance du sentiment … Mais la mer se referme lentement et engloutit avec elle ce trésor à-demi révélé.
Les rochers, profondément ancré dans leur ancestrale et monumentale solidité, font apparaître comme une très fine et subtile fumée : Une pensée. La pensée que tu as laissée en retrait, égarée, après toi, telle la traîne d’une jeune fiancée. Ta pensée. Délicate et si pleine d’une intense et discrète intelligence, éternellement vérité en elle-même, éternellement sagesse.
Et le vent, chargé de l’ultime mission, l’ultime devoir sacré, porte en son sein caché, dans la grandeur de l’infiniment petit, le petit quelque chose de magique et de toute beauté : l’infime parcelle d’une incroyable densité, au-delà de toute portée, de toute pensée, qui se suffit à elle-même, la richesse qui donne vie à l’univers tout entier : l’infime parcelle irréductible de ton être …

dimanche, décembre 5 1993

Prosternation

Je pense à vous vous êtes loin je suis là l’espace nous sépare l’immensité est entre nous un chemin lumineux fabuleux à parcourir à découvrir le plaisir sans tarir jamais de la vie qui vibre en moi en vous en tous et partout
Je pense à vous présence en moi qui m’obsède qui ne me quitte plus je suis hantée envoûtée soûlée par ce charme intense immense d’une grande beauté comme une musique magique secrète et enflammée qui ne cesse de se répéter dans ma tête dans mon être tout entier et me porte me transporte loin de moi de la réalité du temps émietté des sentiments simulés plus proche de la vérité et l’éternité
Je pense à vous mon âme a décidé de parcourir cette immensité l’infini tant redouté et pourtant source de vie et de beauté je me suis détachée de l’à-moitié et je longe les remparts du vide à jamais au bord d’un abîme je traverserais le néant je remonterais le temps pour vous rencontrer
je pense à vous je ne peux arrêter la machine infernale qui en moi s’est élancée plus loin toujours plus vite elle me plonge dans la douleur dans le bonheur mon coeur a déjà éclaté répandant un sang glacé et brûlant en mon être égaré comme en suspens ma pensée s’est éparpillée étalée rencontre chaque chose qui brille de clarté dans la demi-lumière à moitié révélée de la réalité en ce monde blasé passionné et passionnant
je pense à vous chaque soir chaque jour le jour et la nuit se bouleversent et se mélangent les couleurs se dérangent et se répandent en une danse étrange et lancinante les parfums m’attirent les objets m’invitent communion solennelle et insolite secrète et intemporelle je perpétue le mouvement du silence de l’intense en accord avec les lois de l’immense je deviens ombre et silence et m’élance de toute mon âme ma conscience dans l’élan pénétrant de la musique toujours présente je voyage dans l’invisible le non-dit je parcours les villes les vies au-dessus du vide au-delà des limites
Je pense à vous où que vous soyez quoi que vous fassiez, en silence je prie je pense et je me prosterne devant cette présence qui est la vôtre …