Journal d'une ménagère zébrée

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dimanche, juin 13 2021

En solitaire

Chaque week-end en solitaire
je navigue les mêmes champs
mêmes chemins et ornières 
oui, mais la lumière et le temps

au long des routes à renaître 
ouvrent diverses fenêtres 
qui s'ornent de paysages
colorés en reflets volages

sur un visage sans repères 
ciel et soleil en décalages 
le temps déroule son sillage
au bord d'un même mystère...

b^

dimanche, juin 19 2016

Inspiration

Le piano est à l'arbre
ce que la lune est aux reflets
du lac en bordure le chemin
aux milles ombrages scintille
d'ombre et de lumière
sous l'effet du vent qui est au silence
le messager tout chuchotant
vers le visage de l'enfant
et le visage est à l'enfant
ce que la parole est au sage
le chant a la parole
ouvert en dedans le rêve
comme un orchestre qui attend
la note sa musique
la muse son soupir
tout est prêt qui espère
la promesse d'une surprise
à l'instant, un inspir…

mardi, janvier 5 1999

Yellow dream

In honey I found my dream
It was like a simple life
I walked in the yellow sky
My thinking was a secret cloud.

I liked to eat only some words
words of fruits or flowers
It was a lovely travel
A travel in a smiling world.

The taste was very sweet
As the silence on the sea
Without any bird any boats.
Freedom was drinking...

My own spirit was lost
In the gold of univers
Just staying at the top
Of any human answer
To swim in the yellow sunlight
This magic space of the Christ.

Well, I was not so far of paradise
God likes the simple minds
I had only an honest desire
In honey I found my dream...

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jeudi, décembre 31 1998

Sur un air de Satie

Synthétique
L'air du temps qui  passe
Comme un air de musique
Unique et solitaire
Pathétique
La note de mystère
Qui  passe et ondoie
Au rythme de l'infini
Tournoie dans le ciel livide
Tel un oiseau en détresse
Nostalgique
La mélodie incomplète
Qui  se vide et se répète
Obsédante et maladive
Au creux du visage défait
De la vie incomprise
Le Sourire se fige
Instantané en retrait
Se décomposent les reflets
Comme des couleurs sous la pluie
Les images s’effacent
Lentement sans un pli
Les parcelles de rêve s'échappent
Se désintègrent en fine poussière
Poussière dans la nuit
Des étoiles sans lumière
Les petits univers se perdent
Dans l'espace pathétique
Tels des notes sans repère
Au rythme de l'infini
La mélodie incomplète
Obsédante et maladive
Se vide et se répète
L'air du temps passe
Synthétique
Comme un air de musique
Unique et solitaire...

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mardi, janvier 10 1995

Ablution

Le corps à l’étroit
Dans sa chair ascétique
Et les pieds sur le sol froid
De la surface hermétique
L’âme se défait de son habit éphémère
En un bruissement d’eau claire
Et de lumière enjouée
Un voile s’entrouvre
Et une tiédeur se referme
Un à un se dénouent les liens fatigués
En un rituel sensuel
Fait d’un peu d’abandon
Dans un jeu d’abondance
Le paysage à moitié distrait
S’échappe en une fumée partielle
Mêlée d’aveu et de sommeil
Le soulagement ruisselle
Sur le visage offert
A la sécurité d’un temps en retrait
Dans son absence asséchée
Le monde s’écoule
En une procession informe
De particules folles
Emportant la dérive de rêves
Que recèle le corps
Au fond de son désert

lundi, janvier 2 1995

Parchemin

Le paysage qui s’étale devant moi
n'est qu'une soie pâle peinte d'ennui
cousue à même le ciel en chef-d’œuvre pathétique
la teinte indéfinissable entortille mon âme
comme un ruban à la couleur endormie
et la fait suivre lentement
le chemin invisible
qui s'étire indifférent
derrière l'ombre sage de l'apparence
la toile bientôt s'étend
et tisse l'étoffe de mon regard
et mon regard se pigmente
des couleurs tristes du paysage
pour devenir à son tour
teinte indéfinissable
le paysage d'un autre regard
et ma tête s'embobine
dans les fils de la pensée
mes yeux se décrochent
et ils tombent
dans la toile enluminée
qui se déroule toujours
entière fermée
peut-être jalouse
comme un parchemin incompréhensible
que jamais je n'atteindrai...

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Envol

L’oiseau vole libre dans le ciel
Je le vois
Il imprime la rétine
Et emporte mon regard
Mes yeux volent l’espace
Le ciel me regarde
Et l’oiseau plonge en mon corps
Et je bats des ailes
	Pour m’envoler
	Pour m’échapper
La rétine se désincarne
Tout autour de la tache noire
En tache ultime signe d’espoir
L’iris éparpille ses plumes
Dans le vent à l’abandon
L’oiseau passe et repasse
Devant la tête vide
Ouverte comme une fenêtre
Le signe se répète
Se répercute en boomerang
Et emplit de son écho tout sonore
L’abîme de l’être
Qui cherche et cherche encore
L’emprise de la signifiance
La défiance au vide
Le signe noir se multiplie
Et tombe une pluie de lettres
Qui tachent la surface livide
De la pensée blanche
Qui guette et attend
Les oiseaux tourbillonnent
En avalanche sauvage
Au-dessus de la plume apprivoisée
(on dirait les corbeaux de Van Gogh)
Le regard est envahit de points noirs
Et c’est comme si il volait libre
Lui aussi dans les étoiles…

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dimanche, janvier 1 1995

La pluie

Il pleut à la fenêtre
il  pleut dehors 
il  pleut dedans 
le regard mouillé
s 'éparpille comme une brise 
sur le verre glacé
sur le temps glacé
	qui s’est figé
et dans la rue 
		mille bruits
les voitures s 'étirent 
en une morne vague 
les pieds frappent 
la flaque du sol blasé
le sol aveugle muet et lourd 
lourd comme 1’air qui s'est gélifié 
tout est gelé gel glacé
et les regards opacifiés 
et dans 1 'ambiance opaque 
plane un semblant d'espoir 
car 1'espoir alors s'échappe 
de la tête encombrée
il casse le mur du temps à 1'arrêt 
des activités en suspens
de la pensée volatile 
et 1'espoir s'échappe 
en passant par la fenêtre 
du dedans au dehors 
dans la rue à 1 'état de noir 
et il  galope à la cime 
des arbres de la ville 
des têtes graciles
qui volent au-dessus du vide
au-dessus du marasme 
suscité chaque journée 
et qui  apporte emporte 
toutes choses mêlées 
les rêves les combats le désir
vies qui  s'enchaînent 
relations qui se détruisent 
sans arrêt sans arrêt 
malgré le temps qui déserte 
les peines la pluie 
la pluie peut-être 
peut effacer 
la mélancolie qui s’installe
derrière la fenêtre
derrière le regard
au-dedans du silence…

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jeudi, avril 1 1993

Mirage

Il suffit d’une seconde
dans le temps innocent
uniforme et lent
uniformément laid
	de l’absence
une larme tombe
sous forme d’un visage
qui s’interpose
entre le temps et son image
entre le monde et son vivant
une larme tombe
le monde coupé en deux
s’est ouvert comme une orange
et la mer acide se répand
en dedans du cœur
il était une fois
le soleil qui saigne
tout s’arrête et se démonte
les arbres plantés à l’envers
les fleuves qui se déversent
des lieux clos
	vers l’extérieur
face au grand rivage
qui se montre insolent et sage
une fleur étrange est née
l’amorce d’un virage
qui ne se termine pas
une sillage qui se déroule
sans dévoiler les contours
	de sa face
il pleut des mirages
qui inondent les yeux
il pleut dedans
il pleut dehors
et pourtant le désert
étend son espace
une fleur étrange est née
au bord du Sahara
	et du grand large
tout en haut de ce qui est 
	tout en bas
sur une faille inaccessible
une fleur étrange est née
venue de nulle part
une rencontre non imaginée...

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mardi, janvier 5 1993

Renversement

A l’instant dans l’instant
Quelque chose a changé
Tout a basculé
L’instant s’est retourné
Et le temps a tourné
En sablier oublié
En usure délaissée
Et le sable se déverse
Joyeusement dans l’univers
Le sable à l’instant
Flotte dans l’air
En particules légères
Comme la neige pathétique
De la boite souvenir…

samedi, janvier 2 1993

Hiver

J’ouvre la porte sur l’hiver
Et laisse le rêve de vie morte
M’envahir comme un bienfait
Un pied sur la plaine gelée
Le corps se fige sous la froide torpeur
Et la pluie pénètre ma pensée
Goutte à goutte imbibant
Chaque nœud de mon existence
Mon sang s’enivre puis se noie
Dans la liqueur dévastatrice
Les yeux coulant au-dehors
Comme un torrent aveugle
Cherchant à se disperser
Chaque larme aspirant à la terre
Muette et solennelle
La peau tendue vers le désir enraciné
Éclate et se répand
Sur chaque face abandonnée
De roche d’herbe et d’écorce
Déjà dénudés par la saison pétrifiée
Chaque cellule de mon être se fond
A la substance acide et sauvage
En une étreinte passionnée
Le miracle sensuel s’accomplit
La vie explose en pluie de chair et d’esprit
A travers la surface de la terre
Qui m’accueille et m’ensevelit
En son sein inerte et éternel …

samedi, janvier 5 1991

Guimauve

Tranquillement jaune
Le disque de rose
Déploie ses traits ivres
Sous un ciel de mauve
Il pose son œil fauve
Sur la peau qui frémit
Dépose des mots chauds
Et tisse son empire
Douce gelée aux contours imprécis
Les couleurs se dévoilent
Et flamboient dans l’air vif
Caresse électrique et irrésistible
La vie transpire de tout son cœur
Les corps s’inclinent sous la chaleur
Bain sensuel et initiatique
Les pensées se touchent dans l’ambiance fluide
Des désirs effleurent les surfaces lisses
Communion étrange et insolite
Des passions naissent ou ressurgissent
Évanescentes ou authentiques…

Instant

Perfection donnée de la feuille qui se pose
tantôt verte tantôt rose
tout en éclats et délicats reflets
la vie s'impose et se repose
sous le toit des arbres
sur les doigts d'une âme
fragile osmose du regard et de la prose
l'eau blessée se trouble et s'indispose
miroir sensible à la mémoire des choses
la beauté se montre et se retire
comme une vague qui soupire
moment intense et nostalgique
d'un charme secret et insolite
à peine entrevu et déjà perdu
regret amer de l'oubli trop rapide
un vent passe et puis efface
la feuille se pose et se décompose…

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