Comme l'on confierait ses secrets au creux de l'arbre
retenir les mots et les pensées tout au fond du cœur
et s'approcher tout en douceur jusqu'à se toucher
et se tenir se tenir fort enlacés les bras comme des branches
accrochant le souffle et les émois et sous l'écorce
si rude pourtant sentir que palpite encore
un peu de lumière un peu d'énergie la vie
encore qui ne demande qu'à s'épanouir
alors se concentrer de tout son cœur, son âme
pour faire passer tout ce qui au creux de l'être
vibre encore inspire expire exhale le désir
et avec tout ce qui ne peut se dire
deux corps en une même larme,
un même état d'esprit
et quand-bien même si l'indifférence
le doute ce qui brûle ou déchire
empêche deux corps de se réunir
il y a toujours toujours
quelque part dans le noir de l'âme démise
un peu de lumière qui brille et peut réchauffer
et faire se lever non plus le corps de la pensée
mais la pensée du corps et du cœur qui peut aimer
alors tout reste possible
tout reste possible qui peut se recréer...
lundi, mai 23 2016
Sous l'écorce
Par Cécile Montier le lundi, mai 23 2016, 01:15
vendredi, juillet 1 2005
Retraite
Par Cécile Montier le vendredi, juillet 1 2005, 13:21
Je m’enfoncerai dans la terre
S’il le faut
Pour te rencontrer
Je m’enfoncerai dans la chair
De mon corps déjà défait
Repartant en arrière
Sur le chemin de traverse
A travers les forêts sombres
D’un passé sans fenêtre
Je remonterai le couloir
Du temps à l’envers
Jusqu’à ce pays gelé
Où vivent les astres fatigués
Suspendus dans le geste
Qui les a condamnés
En un paysage inaccessible
Sans un bruit sans une pensée
Je me laisserai couler
En une larme infinie
Et franchirai ainsi l’immobile
Pour te retrouver
Je me ferai lanterne
Dans la nuit
De ton âme figée
Pour rallumer la fragile étincelle
Cachée dans le noir de tes pensées
Je descendrai encore un peu
Au fond de l’abîme
Là où règne le néant accompli
Jusqu’à toucher la pointe de ton cœur
Alors tout doucement
De mes mains recueillies en porte-bonheur
Je déposerai un peu de ma lumière
Comme une infime graine isolée
Et puis je m’effacerai et repartirai
Retrouver ma vie et mon amour
Que j’espère un jour voir fleurir…
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mercredi, mai 18 2005
Quelque part
Par Cécile Montier le mercredi, mai 18 2005, 00:00
Cela se passe
Quelque part
Entre le corps et le regard
Ni ici, ni là
Pas encore et peut-être en retard
Une pensée, un paysage
Le vent qui voyage
Cela peut être le monde en place
Entre les mains qui cherchent
Et le cœur qui réclame
Une caresse plane
Ni ici, ni là
Pas encore et peut-être en retard
Une émotion qui se rêve d’être
Entière au centre de l’âme
Ni pour l’un, ni pour l’autre
Une vérité secrète
Qui attend au cœur de l’être
Suspendue à travers l’univers
Ni ici, ni là
Pas encore mais peut-être…
Reliant la pensée au paysage
Un sentiment qui se voyage
Et le monde se recrée
En place
Entre deux mains qui se rejoignent
Une caresse qui enlace et libère
Le cœur planant au centre de l’âme
Ni ici, ni là
Ni avant, ni après
Mais partout en même temps
L’Amour absolu …
vendredi, mai 13 2005
Emprise
Par Cécile Montier le vendredi, mai 13 2005, 00:00
Quand j’aurai lâché prise
J’écrirai les mots qui tissent
La trame de l’âme
Cachée dans la matière volubile
Le corps est un arrêté
De la pensée sensible
Figée dans l’élan éternel
Qui lance la danse de la vie
Les sentiments se croisent en une bise
Qui pousse le monde à l’infini
Tant de rêves et de désirs
Sillonnent le sol indécis
Quand j’aurai lâché prise
Et retrouvé le courage d’aimer
Je t’écrirai les mots qui déshabillent
Mon âme cachée sous ton emprise …
vendredi, décembre 1 2000
Désir
Par Cécile Montier le vendredi, décembre 1 2000, 13:26
Une phrase un regard un éclair et puis trop tard un éclair et l'univers se casse un être et deux nerfs se rejoignent deux nerfs de colère et de peur brûlent de se connaître à bras ouverts à corps découverts et la peau se prend et le sang se déverse deux nerfs deux corps deux cris se renversent encore encore à l'arrière de la tête en trait fulgurant qui blesse le temps deux segments d'un même rêve se joignent se brûlent et puis se brisent dans la glace originelle car le feu ne peut toucher le feu et la glace le froid le temps se déprend le nerf se resserre un regard un mystère le temps qui s'émiette un regard et dedans un mot qui s'élève…
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mercredi, décembre 8 1999
Dernier regard
Par Cécile Montier le mercredi, décembre 8 1999, 13:33
En dedans de soi : l’adieu Par le regard s’accroche le dernier souvenir Par le dernier regard s’en vont tous les souvenirs Le sourire. Un sourire a été accordé Un sourire Comme une grâce dévoilée Une grâce donnée Et peut-être partagée Le silence s’est peuplé Un univers entier s’est reformé Sous mes propres yeux Mon simple rêve Ou mon propre vide qui aspire au rêve Par tant d’absence Et de souffrance qui s’éternise Cette grâce m’a offert le pouvoir Suprême de renaître à l’instant de rependre vie Même par un regard qui se méconnaît Même devant le miroir ingrat De la solitude qui règne En devise absolue En dedans de soi : l’adieu En dehors : le silence l’abstinence S’astreindre de dire ou reconnaître Connaître … Essayer d’apercevoir ce qui brille Si fort quelque part Dans le noir des choses qui se méprisent Et le mépris est la faille qui brise Un être un regard un désir … Désir de communiquer avec ce que l’on aime Avec ce que l’on nomme la vie Le moment éternel Une émotion pure Vivre ivre pour être naître Et encore renaître par la fenêtre D’un regard qui s’échappe Et se déverse hors de lui-même Et me renverse en moi-même me renverse en-deça Juste l’instant d’une mégarde l’instant d’un soupir cet instant Revêt toute la force possible La magie Qui concentre les choses les gens le temps En un monde clôt parfait inaccessible Toute philosophie pourrait mourir Et la science la pensée les désirs Par un regard seulement La beauté de la vie s’est révélée Toute entière je suis à genoux Devant ce qui m’a été offert A genoux je suis devant ce qui reste ou ne reste déjà plus Un regard Un rêve Un souvenir Quelque chose qui a été Qui n’est déjà plus Un adieu…
mercredi, décembre 30 1998
Extase
Par Cécile Montier le mercredi, décembre 30 1998, 16:47
Alchimie d'un regard Par le corps Alchimie du regard Dans un corps Heurté par le hasard Heurté de la flamme Tremblante qui s'enflamme De corps en corps Dans le brasier d'un regard Une étincelle Invisible L'âme Brûle le paysage Et transforme la mer en montagne Et transporte la montagne immobile Sur une mer instable Qui s'est éveillée Les vagues parcourent le corps Enfoui dans sa profondeur timide Enfoui dans une extase Intime qui éclate En clapotis infime et interminable Dont l'onde de choc se déporte Sur les rivages du corps En dérive La pensée s'est absentée Du silence surgit l'image D'une inquiétante beauté Un visage Un paysage oublié Qui s'illumine et s'incruste En coquillage nacré Dans la mémoire fascinée Et les mots magiques Coulent comme de l'or Au centre de la chair bouleversée Se répand en pluie fertile L'eau du regard transparent Qui s'est déversée sans le savoir Au sommet d'une âme désertique…
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vendredi, décembre 1 1995
Union sacrée
Par Cécile Montier le vendredi, décembre 1 1995, 15:29
Le corps heurte le cœur et l'esprit s'éparpille l'esprit trop grand s'efface lentement vers un passé archaïque ou le temps à venir à l'encontre de l'instant vérité l'être s'écarte douloureusement le vertige se creuse dans la mémoire avilie tant d'instants se sont succédés sans la certitude de ce qui a été ou peut être encore si la vie le désire... le désir lui-même s'échappe de son contexte dépassé à la recherche de l'extase qui s'étire en éternité l'être humain peut-il être davantage qu'un assemblage d'émotions ou de rêves? l'unité est si précieuse le trésor caché qui provoque la quête de toute une humanité qu'elle soit réelle - ou extraterrestre et le monde est si petit quand l'essentiel manque et l'essentiel n'est fait de chair ou de simples mots alignés mais de l'union mystérieuse et sacrée de deux choses ou deux êtres car deux êtres se croisent et croisent leur manque et croisent leur désir en une seule et même vérité qui s'installe en réalité..
Voyage insolite
Par Cécile Montier le vendredi, décembre 1 1995, 15:29
Voyage insolite au cœur de l'intime l'intime tendresse provoque la douleur la douleur émotionnelle cachée dans le vide par le rite initiatique elle renverse la douleur la détresse impudique d'une vie sans ivresse voyage insolite par les mers sensorielles les repères se détachent comme des gouttes à la dérive un par un ils s'enlèvent et se dévident d'eux-mêmes tel un tissu inutile qui s'en irait par un fil pas à pas recule la barrière frigide de l'emprise tyrannique l'être extatique s'enfonce dans le rêve voyage insolite au pays de l'abstrait le mystère limpide baigne le ciel le ciel à l'envers de l'univers personnel la matière se défait comme une étoile liquide par un coin du secret à peine soulevé la pensée traverse cette toile translucide paysage anachronique derrière la paroi les idées sont arrêtées figées avant de naître et la pensée disparaît au pays du mystère elle devient indéfinie quelque chose d'infini il ne reste d'elle qu'une infime parcelle l'unique parcelle d'être qui voyage insolite au cœur de l'intime...
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jeudi, janvier 5 1995
Rouge sang
Par Cécile Montier le jeudi, janvier 5 1995, 16:10
Ancienne reconnaissance Redeviner Ou retrouver l’amour - quel amour fou ? En couteau sanglant Vers la plaine d’origine La plaie ultime Un appel de l’espace … L’eau vive circule Dans les regards segmentés En prise de glace Ou de fou rire refoulé Comme autant de gouttes d’univers Qui racontent à leur façon Le mystère de ce qui fut Ou de ce qui pourrait être Les visages s’atteignent déteignent S’enlèvent Comme de fébriles courants d’air Fuyant la peine et le désastre Le désastre de leur propre vertige Qu’ils couvent et secouent En invisible teigne Si intangible et fragile scène La surprise légère s’effraie d’un tel abîme Le paradoxe sublime laisse perplexe Rouge sang je raconte l’indicible Indicible émoi ou indicible haine Tout au fond des trésors engloutis En chaque roi qui se promène Sans le savoir sans se connaître Les âmes se déplacent insouciantes Et faussement sereines faussement reines Les corps traînent En billots laissés à découvert - cortège indélicat et cruel - Selon l’humeur de leur propre folie Rouge noire sang ou incertaine Et se déchaînent ou s’enchaînent Prêts à trancher ou disséquer Toute lueur vagabonde de vie Sombre hécatombe d’un complexe invisible Qui dégénère en maladie obsessionnelle Rouge sang je raconte Cette funeste oraison D’une douleur en sursis…
dimanche, janvier 1 1995
Caresse
Par Cécile Montier le dimanche, janvier 1 1995, 00:00
Un pas dans le sillage
De mon absence
Une main sur le visage
Qui me fait taire silence
Un geste.
La souffrance s’arrête
Par le seul contact
Léger, aveugle et sensuel
Un geste.
Et la folie du monde se calme
Le regard s’apaise
Le regard ?
Il se reconnaît
Et retourne le paysage
Lentement les mots s’espacent
Et se réintègrent
La profonde douceur se rétablit
Comme se rétablit
L’ivresse de ce qui est…
J'écris en vous
Par Cécile Montier le dimanche, janvier 1 1995, 00:00
J’écris Parce que je crois En vous J’écris En vous Parce que je crois En vous En moi La même flamme Passe D’instantané regard En instantanée ancre instantané phare Je m’encre en vous - Est-ce mal ? - Et la couleur pleure En gel bleu blasé Qui s’étale De mon soleil Mémoire figée Sur la surface glacée Le masque blâme Tombe Comme une peau De cuir Tannée Les années passées Si vite dès maintenant Et la vie surchauffée Tombe En pluie de lumière En eau bienfaisante Qui m’assure de sa paix Grâce à vous En vous je vais viens Une même sentinelle M’entraîne Sur les liens Solides du rêve Et je tiens la bride Pour survoler Les courants d’air courants de vide Au courant de rien L’innocence Me sauve Le mot Jubile La gorge jubile Tous les sens L’émoi des mots L’émotion En vous Panne de désespoir Panne de la peine M’acclame l’appel De l’astre Astre fort Liesse Liane Pour grimper Au sommet de la montagne Solennelle La montagne me montre La beauté Sommeil De l’astre Sommeil Il faut attendre croire En des neiges incertaines L’infime étincelle Tout là-bas Et rêve En vous Et rêve Et vous Attends…
samedi, décembre 4 1993
Offrande
Par Cécile Montier le samedi, décembre 4 1993, 15:56
Prends moi le monde est en moi prends en moi le monde je t'offre une poignée de douleur quelques larmes de fleurs une pincée de ciel un soupçon de mer profonde qui m'emporte et me bouleverse je voyage sur les sommets les plus hauts et les plus plats du langage universel il n'est de véritable paysage que celui que 1'on reçoit en soi les fleuves coulent dans mon regard et transportent de 1'extérieur à 1'intérieur de 1'intérieur à l'extérieur l'émotion en petits tas de sable éparpillés ça et là le grand vent est un admirable sage qui fiance les différents mondes qui ne se rencontrent pas la terre est une œuvre charitable où se posent puis s'épousent les regards d'êtres qui se cherchent notre terre notre espace nos corps nos âmes je t'aime à travers 1 'amour de la terre ..