Journal d'une ménagère zébrée

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dimanche, juillet 3 2005

Troisième oeil

Le corps entier
Tendu dans une attitude figée
Je me tenais là
Le regard droit devant
Braqué
Sur les deux points fixes
Qui me renvoyaient sans osciller
Le faisceau étonné
De mon propre mystère
Je me tenais là
Au milieu de l’abîme découvert
Dans un tête à tête obstiné
Duquel je ne pouvais reculer
Toute mon attention plantée
Dans ces deux cercles noirs, parfaits
Qui m’avaient emprisonnée
C’était comme si d’un coup
J’étais propulsée
Entre deux sphères fermées
Deux infinis éloignés
Qui m’avaient tiraillée
Dans leur vertige sans limite
Alors j’ai lâché prise
Laissant mon regard se détacher,
Mon âme dériver
Et l’incroyable magie
S’est manifestée
Autour d’un axe invisible
Les deux mondes se sont rapprochés
Et comme une éclipse impossible
Ils ont fusionnés
Au milieu de l’axe
Qui a reculé dans l’espace
Déroulant le passage caché
Vers cette planète dévoilée
Au-dessus de ma tête
En cet instant magique
Tous les éléments de ma vie
Se sont rassemblés
Comme une danse magnétique
Mon être entier s’est aligné
Dans le couloir du temps
Qui s’est ouvert à mon esprit
Invitant au voyage sacré
A travers l’œil immense
De la conscience…

mercredi, juin 29 2005

Nostalgie

Vivant chaque jour
Comme si c’était le dernier
Je me lève en faisant le tour
De ma raison et de mon amour
Inspectant de la cave au grenier
Chaque mémoire bien rangée
Prête au départ de tout instant
Sur le seuil de ma pensée
Je flaire le vent qui vient à passer
Espérant voir débarquer
Toutes voiles tendues le vaisseau du non-retour
Chargé des années fortes ressuscitées
Et de la beauté du monde rassemblée
Telle une arche recomposée
Chaque jour je rempli le bagage de mon âme
D’impressions en paysages
De visages en émotions
C’est tout un univers en fête
Que je dépose à ma table de chevet
Chaque soir
Quand dans la nuit se confondent
L’oubli et l’espoir

lundi, juin 27 2005

Retournement

Si tu arrêtes le temps un instant
Le temps du mouvement, le mouvement du temps
La pensée du temps, le temps de la pensée
Le corps immobile oublie
Le contour qui le fige
L’absence qui le vide
Le vide qui le rend absent
Alors petit à petit il se détache
Et emplit l’espace qui s’agrandit
Et agrandit l’espace qui le porte
Hors de ses limites invisibles
Le corps qui était repli et fermeture
Devient ouverture de l’intérieur qui se déplie
Lentement tout autour du centre fragile
Le cœur immanent qui brûle de vie
Et se rassemblent les morceaux du souvenir
Éparpillés comme les pièces d’un puzzle impossible
Qui reprend progressivement vie
Ici et maintenant autour de la conscience élargie
Les années les distances effacent leur pli
Et redonnent à l’espace sa lumière d’origine
Alors l’esprit se déploie intègre et authentique
En un cri silencieux de joie infinie
Qui recouvre le bruit parasite
Des illusions du jeu de la vie …

samedi, mai 21 2005

Maintenant

Si tu t’abandonnes là
Tu seras
Un peu éloigné de ton âme
Et plus inséré dans ton corps
Enseveli entre deux décors
Qui s’accordent et se déshabillent
La conscience fascinée
Par le reflet prismatique
Deux pensées te désordonnent
Le cœur qui invite
Et l’esprit qui s’affole
Deux mondes croisent leur infini
En cet instant magique
Où se rejoignent rêve et désir
Si tu t’abandonnes là
Tu seras
Emporté par la vie
Qui précède les souvenirs
Le temps attend de s’oublier
Dans l’espace découvert
La matière même s’incline
En cet instant où tout se délite
Face à ton questionnement
Dieu sait et se tait
Te laissant face à ton mystère
Comme un enfant dont s’efface la mère
Dans ta tête la peur résonne
Si tu t’abandonnes là
Risques-tu de tout perdre
Perdu déjà au milieu des regrets
Un pas seulement à faire
Une porte à franchir
Une larme à faire naître
Et d’un mot l’émotion qui libère…

lundi, janvier 2 1995

Recueillement

En recueillement dans la douleur
juste là, sans effort sans heurt
	  sans forme ni couleur
comme la flamme dans la fleur
et la fleur au fond de l’arbre
de tous les arbres qui tendent les bras
	 et touchent l’espace
l’Infini qui emporte leurs fruits

En recueillement dans la douleur
juste là, sans effort sans heurt
	  sans forme ni couleur
comme la sœur au cœur en larmes
qui se place au creux de l’astre
et s’efface en cathédrale
disparaît au centre de l’Ame
d’où émanent toutes les âmes
liées imbriquées et indissociables

En recueillement dans la douleur
juste là, sans effort sans heurt
	  sans forme ni couleur
comme le regard portant le regard
tout au fond de l’image
au-delà l’illusoire mirage
derrière l’invisible miroir
en ce lieu secret
sans lumière sans bruit
et sans barrière ni limites
où plus rien n’existe et tout est possible

En recueillement dans la douleur
juste là, sans effort sans heurt
	  sans forme ni couleur
comme la conscience entraîne la conscience
perplexe folle et volontaire
image après image
porte après porte donnant sur l’inconnu
jusqu’à dépasser l’illusoire mirage
et remonter le temps de l’univers dérisoire
en cet espace face au commencement
	et face à l’accomplissement
où tout est entamé et tout est achevé
le domaine étrange du Responsable et de l’Espoir…

Immanence

L'harmonie doucement s'élève 
d'un corps encore endormi
la beauté éclate
comme une danse imaginaire
et toute la magie de l'univers 
semble venir se concentrer
autour de cette masse énigmatique 
comme si elle-même était
présence indicible le centre ultime
où se rencontrent tous les royaumes possibles 
incertain et encore dans 1'innocence
1’être ne vit que pour sa fragile survie
1'oeil  s'entrouvre et s'embrumit
en phare unique de la pensée étale
1'univers magique de l’être dans le noir 
se perd déjà dans le drap de la mémoire 
pour une nuit, une nuit seulement
dans les jardins de l'espoir 
la fenêtre n'est jamais loin
de se refermer à jamais 
entre deux mondes si épris en eux-même 
pour une nuit seulement,
la nuit de l'espoir
1’âme aux aguets se tend hors d'elle-même
et se tord dans les labyrinthes impossibles 
d'un sommeil  qui s'étire et emplit
tout 1 'espace du rêve ou de 1'oubli
au rythme secret d'une mer qui se vide
pour se remplir en elle-même 
au rythme d'un souffle qui joue
sa propre musique
et peut-être un langage qui défait et refait 
le monde comme une pelote infinie
le temps se décale se creuse se renverse 
pour faire du sommeil de 1'un
	la veille inquiète de l'autre
		c’est-à-dire un jour sans soleil 
			ou un soleil sans nuit 
			une nuit sans désir
une nuit plus vide que la nuit elle-même 
car elle est comblée d'une attente 
sans répit, sans faiblesse, sans vague, 
dans une immobilité quasi monolithique 
la conscience tente de réparer l'inacceptable
			faille
de cette solitude totale et absurde
- peut-être peut-elle doit-elle 
remodeler son cheminement ?- 
afin d'en compenser la cruelle souffrance
…ainsi se demande-t-elle chaque soir 
et retraverse 1'existence à 1'envers 
tandis que s'élève léger et volubile 
le souffle triomphant et complet 
d'un corps encore endormi...

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dimanche, janvier 1 1995

Entre terre et ciel

Entre terre et ciel
avenir et mystère
le corps se défait
délicatement se délaisse
comme une larme du souvenir
s'écoulant vers l'Oubli
majestueusement il se désintègre
en long manteau de sommeil
qui s'enroule vers la paupière
d'un geste héroïque et fier
puis s'éparpille doucement
en neige silencieuse et perpétuelle
et les grains de rire et de rêve
s'apprêtent à remonter
l'innocente fibre du temps
dans le royaume ancestral
au charme sidéral
jusqu'à se mêler
à cette pluie métallique
à l'idée puissante et novatrice
qui provoqua l'infime rupture
l'immense commencement...

Entre terre et ciel
avenir et mystère
le corps se défait
lentement se désarme
de ses remords de ses regrets
et tous ses objets de révolte
tel un voyageur arrêté
il dépose son bagage
dans la profonde gare
qui est sans destinée
il s'est immobilisé
comme une immense tempête figée
dans le silence de l'incertain
le silence de l'exécution fatale
et il se défait jusque l'âme
de ses faits et méfaits
gestes d'amour ou de haine
mouvements tendres et inquiets
comme un vêtement de flammes fatigué
qu'il rejette loin de lui-même
pour se retrouver seul et unique
dans l'unique Nuit Éternelle...

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vendredi, avril 1 1994

Transparence

Tout doucement descend dans la nuit
Comme une ondée fragile et délicate
	A peine perceptible
Aussi légère qu’une caresse
	Et tendre comme un souffle
Un voile rayonnant aux contours indéfinis
Subtil, invisible, mais à la puissance renversante
Etrange transparence qui se pose 
	Sans un bruit
Telle la dentelle sensible
	D’une neige endormie
Et ce manteau insolite saisit l’âme docile
	L’enveloppe amoureusement
Et soulève et porte la pensée qui frémit
Elève et transporte le cœur qui s’oublie
Elancée exaltée sur la trame magique
Au-delà du temps et ses tristes soupirs
Au-delà du monde de l’inaccompli.
Voyage inavouable sur le chemin inqualifiable
Envolée sans résistance
	Dans un espace illuminé
Vers un monde tout en beauté
	Où le vide n’existe pas…

Tout doucement descend dans la nuit
Comme une ondée fragile et délicate
	A peine perceptible
Aussi légère qu’une caresse
	Et tendre comme un souffle
Un voile rayonnant aux contours indéfini,
Subtil, invisible, mais à la puissance renversante
Tissu de sentiments entièrement purs
	Et portant la vie,
La toile brillante palpitante et indestructible
Qui est née d’une étoile brûlante et magnifique
Celle du désir profond et authentique
	Qui toujours, sans cesse, grandit…

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mardi, janvier 5 1993

Goût de sang

Goût de bouche en sang
Goût de cendre dans la bouche
L’eau le sang et la cendre
Se mêlent en liqueur ascétique

Dans le sang et la cendre
L’homme naissait
Et de sa lente insomnie
La mémoire revenait

Mémoire d’eau de sang et de cendre
L’âme baigne dans l’ambivalente mer
La cendre se rassemble
Pour constituer la lie de l’humanité
le lit de l’univers

La nature infinie est contenue
Dans le grand livre devenu poussière
Les rochers le sable la terre
Se mêlent en une seule extase
L’effervescence s’anime
En un tourbillon se phosphore

Les cascades de neige grise déferlent
En vision prophétique
La perle des yeux traverse la poussière
Et la lumière perce
Née de la cendre et du rêve

Le sang le fer et le souffre
Se transforment en une lente édification
De rêve métallique
Où sonnent le vide la puissance le règne
Le règne étalé la névrose l’obéissance

Sonne le glas des prophéties antiques
Sonne le vertige
Étincelant hermétique et froid
Le grand livre devient paroi de fer et de vice
Et l’être se cogne à son propre supplice

La chair tendre supplie
Les os deviennent limaille
Et circule une pluie de bataille
Par les veines forgées de peine et de fiel
Et se déverse dans la bouche déjà cendre
Le goût du sang…

Torpeur

Je voudrais décrocher
Mots d’ennui
Ténacité
La langueur traîne
Son long d’abysse
Sur la plage incertaine
	la plage endormie
Souveraine envie
De dire
Ce qui s’échappe
Dans l’air
Ce qui s’enflamme
Par le rêve
Un désir non fini
Une phrase entamée
Au commencement
De l’univers
Des morceaux d’image
Défilent
A l’envers peut-être
Du fond d’un temps
Indécis
Du fond d’un temps
Quelque chose
Brille
Comme un courage
Non défini
Une audace
Infiniment incroyable
Qui s’est éclaircie
Quelque part
Dans l’image intime
D’un être quelque part
Une intuition se communique
De part en part
De page en page
Que l’on tourne
Assailli de multiples pensées
Assailli d’appétits
Qui ont duré
La densité de l’époque
L’émotion me soulève
Quand je me porte
A la fenêtre
D’un esprit sensible
Qui s’est émerveillé
De si peu
     si empli
De la vie étalée
En secrète cachemire
En secret sourire
Sur un soupir glissé
Dans le paysage austère
Dans le paysage 
Comme un film qui se répète
Et reporte les mêmes rêves
	  les mêmes désirs
Des hommes qui n’ont pas fini
Encore
De naître…

Poussière

Poussière
dans la poussière
transitoire solitaire
sans histoires sans repères
au milieu de l'espace sans mystères
ce grand calme si parfait
le cri s'installe et délibère
déplie son âme investit l'air
creuse l'écho et son contraire
crée le ciel et son enfer
la face vide la face pleine
la beauté ivre la laideur blême
l'ennui acide la vie mortelle
le Saint-Esprit l'esprit qui rêve
inqualifiable métastase
au sein de l'Unique sans querelles
la rumeur s'étend à l'infini
déportant chaque parcelle du souvenir
les grains multiples de sagesse
s'obscurcissent dans la détresse
perdant leur antique clarté
et la minérale tendresse
interminable débâcle
dans l'organisme fou de vérité
la substance s'emballe
faisant proliférer toute pensée
chaque atome éclate
libérant de nouvelles idées
les petits mondes s'agglutinent
dans l'immense théâtre interdit
et ils imposent leur naissance
comme inconnue présence qui fascine
fragile protubérance
sans ordre ni essence
sans profondeur sans décence
les cellules de courte vie
s'associent dans l'effervescence
elles espèrent faire grandir
cet empire au soleil décadent
et l'univers apparaît plus fébrile
amplifiant sa croissance
dans l'opulence et le vertige
mais la danse atteint le paroxysme
le mouvement se fige par sa cadence
comme une gelée devenue trop dense
le cri a touché sa propre limite
du fond de l'infini
l'écho retourne vers lui
le miroir s'est inversé
pour refermer la boite magique
pour faire taire l'inutile bruit
effacer le désordre empirique
et oublier la dualité impossible
le cri déserte l'air replie son âme
au milieu de l'espace sans mystères
ce grand calme si parfait
sans histoires sans repères
transitoire solitaire
poussière dans la poussière…

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samedi, janvier 2 1993

Allégresse

La pensée s’élève
Au-delà de la muraille étincelante de lumière
Règne où le rêve ose et se libère
Et se déchaîne dans l’aurore intemporelle
Nuée verte et vermeille aux couleurs chatoyantes
Qui entoure et veille le sommeil de l’être
Au bord, tout au bord de l’éveil
Le fleuve d’or et de merveilles se déverse
Et tourbillonne de l’autre côté
De l’autre côté du domaine séparé, limité
Doublure de l’erreur de la fausseté
S’élever. S’élever en dehors du temps
Cette toile perverse de l’araignée au cœur glacé
Se hisser dans le véritable vent
Le vent vivant de l’éternité
La sagesse bienveillante
Déployer les voiles argentées
Au mât gigantesque du bateau triomphant
Le bateau fidèle d’une nouvelle humanité 
Recrée, née d’elle-même
De son intime et entière vérité
La simple et heureuse vérité d’être
Vogue, ce bateau de rêve et de mystère
Sur les mers consentantes et exaltées
Vogue l’embarcation de lumière
Surgie des brumes inquiètes de l’antique ténèbre
L’immense nappe sombre à l’ébullition perpétuelle
Vogue, dans le ciel charmé aux nuages effacés
Qui portent comme un trophée
L’oiseau splendide de la beauté
Qui se laisse glisser dans l’allégresse, la liberté
C’est le signe certain de la félicité à venir
Elle tarde à se dévoiler
Volontairement, elle se laisse intensément désirer
C’est ce désir en suspens qui plane
Encore secret dans l’air vivifié
Écharpe ondoyante et irrésistible
Qui emplit l’espace de sa frénésie toute sonore
La musique détachée
C’est ce désir qui tisse la trame
Du chemin coloré à parcourir
C’est ce désir qui tire de sa large main
Chaude et invisible, pleine de bonté
Qui tire à lui, tire doucement
Vers le sourire épanoui
Le beau voilier qui s’est abandonné
Confiant, tout en attente et palpitant
Aux profondeurs des eaux sacrées
A la puissance du sens caché
A son entière destinée qui est en devenir …

jeudi, janvier 2 1992

Frisson

A l'extrême portée de l'être
Se dépose un voile léger
Que le contact seul du frisson
Peut prolonger
Par les sortilèges de la vie
Le corps se plie sur la souffrance
Et la peau se tord vers l'en dehors
Comme un appel ultime vers le répit
La pensée se noie dans son étang
Et les mots de pierre en tombent
Le corps tremble mais la peau résiste
Entre deux décors
Entre deux
Encore
La chair étirée
Déporte sa surface lissée
Vers un espace plus éloigné
Le corps tremble
Et le cortège de soie humaine
Emmène l'âme en quête
Au fond de son secret
Les sens sombrent
Et se mélange
Le bouillon émotionnel
Les terminaisons s'effacent
Comme des liens
Qui se détachent
La pensée enfin s'élève
Comme un voile léger
Un voile léger à la portée extrême
De l'être
Que le contact seul du frisson
Peut prolonger…

Essence

En toi je dépose une goutte d’amour
En toi je me reconnaîtrai
	Et reconnaîtrai tous les miens
Qui se feront tiens
En toi je dépose le germe qui fait être
Et devenir
Le devenir se porte par la parole offerte 
et par la parole emporte la vie
Vers d’autres planètes
Il suffit pour cela d’ouvrir la porte des mots
Et laisser tendre les mots vers l’âme
Pour tendrement la conquérir
Et reporter un peu plus loin son charme
Qui dissémine en pluie divine
	Les gouttes de l’arbre originel
L’essence de l’être…

Détachement

Création grande action, création libération
Les pieds doivent se détacher du sol pesant
Indispensable souffle de la vie
Attraper le trapèze de l’inspiration
Légèrement au-dessus de la tête
Si proche et tellement loin
Tendre la main, étirer les doigts
Effleurer cette beauté si fragile, éphémère
Un voile merveilleux descend doucement
Enveloppe délicatement
Une double peau invisible mais vivante
Palpitante de tout instant
Une petite voix métallique approche
Et fait corps avec le corps de l’âme
Une porte s’ouvre
Un désert lunatique apparaît
Le ciel à l’envers
Les étoiles au regard fixe

Appel

Appel éternel dans l’ombre d’un songe respiration qui s’allonge éclat ailé de la pensée libérée soulevée élevée étirée étoilée étal fixe de la lumière qui vibre brille écrit en dehors du noir en dehors du temps au-delà du lien du temple et du divin serein multiple et simple airain du rire libre du sourire du souvenir de tout lieu de tout point commun de tout chemin à l’encontre de l’un de l’autre en haut du vide à l’au-delà eau de vie de la mer de l’esprit qui repaît qui répare réconcilie lit du soir du soupir de l’espoir du désir de tendre de voir le paix se dire et se répandre les cœurs s’ouvrir et se détendre s’entendre s’entraider s’aimer universelle envie de s’élancer de s’enlacer de s’embrasser de s’embraser brasier merveilleux magnifique doux et furieux délicat et impérieux de deux cœurs en folie heureux qui se rejoignent et s’oublient disparaissent en sourdine s’étalent à l’infini dans la nuit tendre et poétique des cieux lumineux pacifiques aux portes du paradis mystérieux et authentique éternellement présent et accueillant pour les cœurs pieux et amoureux serviteurs du désir serviteurs de la vie...

mercredi, janvier 1 1992

Hymne à la vie

L’affectif toujours et terrible
Le fil d’or de rire ou de martyr
Qui relie la planète des hommes
Aux terres les plus lointaines et divines

Insolite accord vocal et invisible
Qui depuis le fond des grands abîmes
Porte toute flamme qui vibre
Comme une note à la recherche de sa musique

Infinie folie séductrice
Tendue telle une corde impératrice
Souveraine de désirs et de discorde
Mais détentrice de tout ordre de vie

Nébuleuse tourbillonnante et intrépide
Qui s’infiltre dans le corps de l’être soupirant
Installant haine frénésie et insolence
Tumulte et multitude du mouvement

Le souffle d’air d’amour et de vice
Qui emplit tout espace du rêve
Toute quête de vrai et enquêtes humaines
Conquérant de l’espoir ou du vide
D’une attente sans trêve

Périlleux chef-d’œuvre de fragile et d’éphémère
De sordide et tendre merveille
Issu tout droit d’un conte à l’envers
Où l’on aurait entamé une ébauche sans tête ni sortie

Mystérieuse fée de la pensée de l’être et de la vie
Telle une vérité à moitié achevée
Qui n’aurait pas encore commencé
Sans ton incantation magique et fanatique
Ton sourire et ton charme énigmatiques
Les dieux et leur progéniture passionnée
N’auraient pas pu être inventés…