Emprise
Par Cécile Montier le lundi, décembre 14 1992, 16:10 - - vertige & dérive - Lien permanent
Une main se tend Qui est apparue Au centre de mon abîme Une main couleur de nuit et d’incertain Qui me recueille et me tient Suspendue au-dessus du vide Et réclame en échange de son appui Que je lui porte les larmes Versées au sort du hasard En eau de pluie dispersée Qui submerge et renverse l’univers Une main invisible me tient Qui se fait l’ombre De ma propre main Et tandis que je cherche Le geste qui se tend vers le monde Et apaise L’autre main retient Et provoque le malaise Gardienne du secret Gardienne des excès La poigne de fer Tantôt velours sombre Me maintient A la frontière extrême Entre le silence et la parole La présence et l’abstinence Le jour et la nuit Pendant que la vie se déroule Au dehors provisoire et légère En mon être sombre comme une cathédrale La main tisse la toile D’un étrange savoir Survenue d’un vieux sage Ou peut-être du diable Et me fait connaître Le poids de l’âme Le poids de l’âge de l’âme Aux côtés d’une illusoire jeunesse Une apparence insouciante…