Il s'agit d'une conférence qui a été donné par l'AFEP Rhône. Elle a eu lieu à Bron, à l'Hôpital Pierre Wertheimer. J'ai eu l'opportunité de pouvoir y assister, j'en ai pris quelques notes personnelles (et donc non exhaustives), que je vais partager ici.

« Le Haut Potentiel intellectuel, conjugué au féminin. De la fille à la femme, les spécificités ».

Dès l’enfance

Dans notre société patriarcale, le parcours scolaire des garçons a été jusqu’à présent davantage valorisé. Aussi, la sur-douance des filles est moins facilement détectée. Surtout dans une fratrie, où une fille surdouée arriverait après l’aîné !

D’après des statistiques, à partir de 7 ans les filles douées se mettent en retrait. A l’adolescence l’espoir de réussite diminue, et celui de blocage augmente. Elles créent des « barrières intimes » : évitement (en composant un personnage), peur de l’échec, besoin de contrôle, crainte du succès, perfectionnisme, « faux self » (Winnicott, 1979).

A l’âge adulte

D’une manière très générale, ce qui caractérise une personne douée c’est une grande intelligence mentale, et/ou émotionnelle : Le cerveau est la plupart du temps en suractivité, et les sens particulièrement développés. D’où une manière d’être et de « fonctionner » qui se révèle souvent à part, et une grande difficulté à trouver place dans un cadre normatif (professionnel et social).

Les gens doués reçoivent souvent un faux diagnostic de bipolaires, dépressifs, ou psychotiques. Lorsqu’ils subissent ce que l’on appelle une « bouffée délirante », cela peut être une stratégie d’autoprotection, un peu comme un disjoncteur. Ils ont d’ailleurs besoin d’une armure pour se protéger. Pour les femmes ce sera le maquillage, voire la tenue vestimentaire.

D’une manière générale, la femme douée ne se considère pas douée. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, elle manque plutôt de confiance en elle, est souvent incertaine de son image. D’autre part, elle a besoin de se lancer des défis : se mettre en situation, sortir de la zone de confort, développer de nouvelles stratégies, etc. De par sa sensibilité, la plupart du temps elle possède un, voire plusieurs dons artistiques. Étant particulièrement sensible à la notion de justice, voire de grandes causes, elle se battra toujours pour quelque chose. Mais son propre chemin lui semble toujours incertain, et il suffit d’un choc émotionnel (séparation, etc.), pour qu’elle défaille...

Au travail les femmes douées sont perfectionnistes, et ont parfois l’impression qu’elles doivent faire leurs preuves. Et parce qu’elles ont de la facilité à faire les choses, elles ont très souvent un sentiment d’imposture. Cela crée une sensation de décalage, de porte-à-faux, qui les fatigue beaucoup. Parce que des personnes sont intelligentes, on pense communément qu’on peut plus aisément les « attaquer » : une plus grande exigence, remise en cause d’un positionnement au travail, etc,

Pour peu qu’elle soit également belle, la femme douée va se sentir d’autant moins comprise qu’on va souvent lui dire qu’elle a « tout pour elle ». Et qu’elle devrait s’estimer chanceuse, et heureuse. Étant empathique, elle a souvent le désir de faire plaisir (en faisant des cadeaux). Et se soucie beaucoup d’autrui. Parce qu’elles ont bon cœur et sont généralement romantiques, les femmes douées se font souvent « avoir ». Elles sont pour ainsi dire des victimes toutes désignées, à tomber dans les griffes de pervers narcissiques.

La femme douée se sent en cohérence avec elle-même. Mais on retrouve une inadéquation entre ce qu’elle vit et ce qu’elle ressent : elle ne peut pas être comprise… De ce fait elle a souvent le sentiment de nager à contre-courant, et s’y épuise.

Et au niveau relationnel… : même un homme amoureux ne peut comprendre. Ce qui peut vraiment aider, c’est de pouvoir développer une amitié avec une personne avec une personne qui soit pareille. Les blogs sur internet ou aussi les réseaux sociaux, peuvent aider à trouver des amitiés.

Et après ? Bonne nouvelle : à la soixantaine, la qualité de vie des gens doués devient meilleure !