La femme est libérée quand l’homme, après avoir été tyran, se fait « tout petit » face à la femme qu’il reconnaît comme étant mère, mère de tout homme, de tout temps, mère-terre, matrice originelle de la vie.

C’est un peu comme si la femme pouvait se libérer des souffrances causées par l’homme en remontant le temps de l’homme jusqu’à le réintégrer en tant qu’enfant. D’où, d’ailleurs, la signification, l’importance d’intégrer en soi la trinité. Intégrer en soi la trinité permet de réintégrer en soi ce qui a été séparé et a causé souffrances : l’homme, l’enfant, la femme. Ce n’est pas seulement intégrer sa propre divinité en étant homme, femme, enfant, mais aussi celle de l’autre. Réintégrer la trinité de l’autre permet de remonter le cours de la séparation, le cours de la souffrance, le temps. De réintégrer et de pouvoir accepter en prenant en soi et de pouvoir pardonner et se libérer de la souffrance et libérer l’être souffrant en soi ; moi, l’autre, les autres …

Et puis il y a le corps. Le corps n’est pas seulement le réceptacle de la vie, il en est aussi la concrétisation. Tant que l’on « subit » passivement la vie, le corps n’est qu’un réceptacle, le réceptacle encore inconnu de ce que l’on croit « être ». Mais si l’on se pose la question de qui l’on est, qu’est-ce que l’on est, alors on commence petit à petit à entamer le chemin de la réintégration. Réintégration est le mot qui convient puisqu’il s’agit d’intégrer à nouveau ce que l’on a été véritablement avant qu’il y ait séparation, c’est à dire tous les aspects de l’être à travers la symbolique de la trinité.

A l’heure actuelle le corps est devenu une des conséquences issues de la séparation : une entité organique vivante partiellement « habitée », parce que partiellement consciente d’elle-même. Comme le morceau d’une planète après explosion qui serait devenue un astéroïde dérivant loin de sa planète d’origine, ayant oublié sa propre identité. D’ailleurs la planète terre ne serait-elle pas dans cette situation ? Le corps est le réceptacle de notre vie, nous sommes notre corps vivant, mais d’une manière partielle seulement du fait que nous avons oublié notre origine donc notre véritable identité.

La manière dont nous habitons notre corps, dont nous le vivons, est à la mesure de la manière dont nous nous vivons nous-même en tant qu’entité vivante « intelligente » : Plus nous nous réintégrons nous-même dans tous les aspects de notre être véritable, plus nous sommes en mesure d’intégrer également notre corps, de l’incarner véritablement, d’en incarner chaque parcelle, chaque particule, chaque infime élément. L’ADN en est l’élément le plus infime et le plus subtil. Intégrer pleinement son corps revient à pouvoir intégrer jusqu’à l’ADN et à devenir le propre créateur de nous-même, ce que nous étions avant qu’il y ait la séparation. Avant la séparation nous étions à la fois créateur et création. Nous nous sommes séparés de nous-même, libre à nous maintenant de nous réintégrer…

Dans le monde concret ici-bas, la réalité est en vérité inversée : le monde extérieur n’est que la manifestation d’une réalité intérieure « incomplète », c’est à dire non pleinement réalisée, tissée de nos peurs et nos illusions. Il faut donc chercher le véritable extérieur à l’intérieur de soi. Le trouver là où il en est pour chacun d’entre nous et s’employer à le faire évoluer pour ensuite pouvoir le manifester dans le pseudo monde extérieur que l’on peut ainsi contribuer à faire évoluer.