La musique pluie
De graine jubile
Me traîne
Me grave
Sur l’astre platine
Et tourne la surface
Lisse
Les âges condensés
En moments séquences
De vie émouvante
Les univers défilent
Des planètes immobiles
Le temps défend sa danse
– « Oh temps suspens ton envol » –
Envole moi mais
Vers l’espace nostalgique
Plaquée sur une phrase
Émerveillée
Et entière
Entièrement transe
Transpirant
La joie de rêve
Oh tournent les bras
Simplement d’ivresse
Autour du moment
Autour d’autour
En geste d’amour
Le ruban sentiment
Se referme
S’éprend
Autour de lui-même
La puissance émotive
S’élève
D’un simple consentement
A être
Un lâcher prise nonchalant
A être possible
Être possible 
Oui
Mais la musique attend
La muse de l’innocent
Pour le guider
Par les liens de la pensée
La fibre
Qui vibre
La fibre brillante
Comme l’eau de la pluie
De la neige
D’un monde endormi
Sous terre cachette
En partie caché
Dans la musique
Caché dans le rythme
Qui entraîne
Le rythme qui veut dire
Et la mélodie
Forme des images
Paysage sur paysage
Âme après âme
Sur pages à tourner
Et papier à écouter
Bruire
Bruire comme le ruisseau
Discret
Au fond de la vallée
Caché
Au fond du corps
Endormi
En masse immense
Inerte qui soupire
– Sa musique –
Qui soupire en musique 
Muse du désir
Des secrets à dire
–  Plus tard –
Aux fenêtres ouvertes
Sur le fond de la vie
Au bord du son
Qui va s’évadant
Qui s’évase
D’oreille interdite
En cœurs impatients
–  Le cœur de musique –
En écho
     écho
     écho éclatant …