Face au visage d’un autre
Face au mirage autre
D’un même visage
L’âme rencontre
Le contrepoison de l’image
Qui la piège et l’acclame
L’antidote de sa folie
La conscience doublée
D’un pareil au même
Et lourde d’un toujours
Même mystère qui s’enfonce
Dans sa propre lumière artificielle
Le tumulte des sentiments
Plonge son tranchant amer
Dans l’office ordonné
Des souvenirs bien rangés
Un à un comme des reliques sacrées
Justifiant une illusion dorée
Et tous les objets secrets
Non formulés dans le couloir
De la poussière originelle
La tempête du silence
Etale ses états d’âme
Dans les rêves les plus reculés
Pas de dessein pas de trêve
Dans une tête obstinée
Et la tête tient tête pendue
Au-dessus du vide de l’absence
Le temps un instant fractionné
Le monde un instant visionné
Mais la respiration reprend
Toujours et latente
Et la mort son attente
Et la vie son atteinte
Au-delà de l’émoi
Le bonheur force la blessure
Qui ne se termine pas
Pourquoi tomber sous le pouvoir
D’une vie qui ne commence pas
Les deux mains mises
Sur l’emprise d’un destin
Le cœur recule
Face à un engagement obscur
Le corps se fige
Comme un fossile insolite
Issu d’une civilisation
Née de sa propre faillite…