Mille regards
Par Cécile Montier le jeudi, janvier 1 1998, 00:00 - - humanité - Lien permanent
Mille regards Se taisent sur mon passage Se posent et s’envolent Comme un profond complexe En nuée invisible Que cache l’humanité Qui cache l’humanité Révélant un indicible cauchemar Mille regards Deviennent chaque jour chaque seconde Insectes noirs chassés Par la monstrueuse paresse D’une humeur à l’abondance Rassasiée satisfaite Par un mensonge insipide Mille regards Se taisent sur mon passage Humiliés d’être si bas Humiliés d’être Tués déjà par ignorante faiblesse ou simple mégarde Voulant dire ce qu’ils n’ont pas Et cachant ce qu’ils sont Voués qu’ils sont à la honte Et au mépris Mille regards reviennent D’un long couloir sans reflet Le trou noir du temps obsédé Fixé sur l’enfer de son passé Qui remonte lentement Comme une bave maladive Chaque regard plongé dans son noir Provoque le vertige Libérateur de l’infamie Le tremblement conspirateur Qui attend de soulever Sa fébrile vie Mille regards et mille remords et mille espoirs M’accompagnent sur mon chemin Et me portent de plus en plus Loin vers une quête inespérée Peut-être inutile : Ce qui doit s’avouer…