Mille regards
Se taisent sur mon passage
Se posent et s’envolent
Comme un profond complexe
En nuée invisible
Que cache l’humanité
Qui cache l’humanité
Révélant un indicible cauchemar 
Mille regards
Deviennent chaque jour
	 chaque seconde
Insectes noirs chassés
Par la monstrueuse paresse
D’une humeur à l’abondance
Rassasiée satisfaite
Par un mensonge insipide
Mille regards
Se taisent sur mon passage
Humiliés d’être si bas
Humiliés d’être
Tués déjà par ignorante faiblesse
	ou simple mégarde
Voulant dire ce qu’ils n’ont pas
Et cachant ce qu’ils sont 
Voués qu’ils sont à la honte 
	Et au mépris
Mille regards reviennent
D’un long couloir sans reflet
Le trou noir du temps obsédé
Fixé sur l’enfer de son passé
Qui remonte lentement
Comme une bave maladive
Chaque regard plongé dans son noir
Provoque le vertige
Libérateur de l’infamie
Le tremblement conspirateur
Qui attend de soulever
Sa fébrile vie
Mille regards
	et mille remords
	et mille espoirs
M’accompagnent sur mon chemin
Et me portent de plus en plus
Loin vers une quête inespérée
Peut-être inutile :
Ce qui doit s’avouer…