Le paysage qui s’étale devant moi
n'est qu'une soie pâle peinte d'ennui
cousue à même le ciel en chef-d’œuvre pathétique
la teinte indéfinissable entortille mon âme
comme un ruban à la couleur endormie
et la fait suivre lentement
le chemin invisible
qui s'étire indifférent
derrière l'ombre sage de l'apparence
la toile bientôt s'étend
et tisse l'étoffe de mon regard
et mon regard se pigmente
des couleurs tristes du paysage
pour devenir à son tour
teinte indéfinissable
le paysage d'un autre regard
et ma tête s'embobine
dans les fils de la pensée
mes yeux se décrochent
et ils tombent
dans la toile enluminée
qui se déroule toujours
entière fermée
peut-être jalouse
comme un parchemin incompréhensible
que jamais je n'atteindrai...

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