L’encens est un corps allumé
Qui brille en l’absence
	d’un corps désiré
La douce évanescence s’étend
Immanente 
Dans l’ambiance tendre
Du soir qui se déroule
Lentement
La narine palpe la cendre infinie
Qui se dépose en recueillement
Quelque part au fond de l’esprit
Quelque part un souvenir
Tout doucement remonte
Le long des sens
Un souvenir fait d’avenir
Qui trouble l’âme
Dans sa quiétude ascétique
Chaque parcelle d’encens
Emplit l’air d’un air 
	nostalgique
Les petits grains odorants
Éveillent l’ombre d’un rêve
Qui n’a jamais été réel
Un rêve de feu d’ambre et de cendre
Emplissant l’espace
Et reliant chaque être
Le rêve d’un corps immortel
Bannissant la solitude et l’ennui
Un corps séparable en plusieurs corps
Qui voyagerait les soirs de paresse
En des contrées indéfinies
Un corps comme la poussière
Redevenue poussière
Pour libérer l’esprit...