La pensée s’élève
Au-delà de la muraille étincelante de lumière
Règne où le rêve ose et se libère
Et se déchaîne dans l’aurore intemporelle
Nuée verte et vermeille aux couleurs chatoyantes
Qui entoure et veille le sommeil de l’être
Au bord, tout au bord de l’éveil
Le fleuve d’or et de merveilles se déverse
Et tourbillonne de l’autre côté
De l’autre côté du domaine séparé, limité
Doublure de l’erreur de la fausseté
S’élever. S’élever en dehors du temps
Cette toile perverse de l’araignée au cœur glacé
Se hisser dans le véritable vent
Le vent vivant de l’éternité
La sagesse bienveillante
Déployer les voiles argentées
Au mât gigantesque du bateau triomphant
Le bateau fidèle d’une nouvelle humanité 
Recrée, née d’elle-même
De son intime et entière vérité
La simple et heureuse vérité d’être
Vogue, ce bateau de rêve et de mystère
Sur les mers consentantes et exaltées
Vogue l’embarcation de lumière
Surgie des brumes inquiètes de l’antique ténèbre
L’immense nappe sombre à l’ébullition perpétuelle
Vogue, dans le ciel charmé aux nuages effacés
Qui portent comme un trophée
L’oiseau splendide de la beauté
Qui se laisse glisser dans l’allégresse, la liberté
C’est le signe certain de la félicité à venir
Elle tarde à se dévoiler
Volontairement, elle se laisse intensément désirer
C’est ce désir en suspens qui plane
Encore secret dans l’air vivifié
Écharpe ondoyante et irrésistible
Qui emplit l’espace de sa frénésie toute sonore
La musique détachée
C’est ce désir qui tisse la trame
Du chemin coloré à parcourir
C’est ce désir qui tire de sa large main
Chaude et invisible, pleine de bonté
Qui tire à lui, tire doucement
Vers le sourire épanoui
Le beau voilier qui s’est abandonné
Confiant, tout en attente et palpitant
Aux profondeurs des eaux sacrées
A la puissance du sens caché
A son entière destinée qui est en devenir …