Allégresse
Par Cécile Montier le samedi, janvier 2 1993, 17:34 - - éveillés rêves - Lien permanent
La pensée s’élève Au-delà de la muraille étincelante de lumière Règne où le rêve ose et se libère Et se déchaîne dans l’aurore intemporelle Nuée verte et vermeille aux couleurs chatoyantes Qui entoure et veille le sommeil de l’être Au bord, tout au bord de l’éveil Le fleuve d’or et de merveilles se déverse Et tourbillonne de l’autre côté De l’autre côté du domaine séparé, limité Doublure de l’erreur de la fausseté S’élever. S’élever en dehors du temps Cette toile perverse de l’araignée au cœur glacé Se hisser dans le véritable vent Le vent vivant de l’éternité La sagesse bienveillante Déployer les voiles argentées Au mât gigantesque du bateau triomphant Le bateau fidèle d’une nouvelle humanité Recrée, née d’elle-même De son intime et entière vérité La simple et heureuse vérité d’être Vogue, ce bateau de rêve et de mystère Sur les mers consentantes et exaltées Vogue l’embarcation de lumière Surgie des brumes inquiètes de l’antique ténèbre L’immense nappe sombre à l’ébullition perpétuelle Vogue, dans le ciel charmé aux nuages effacés Qui portent comme un trophée L’oiseau splendide de la beauté Qui se laisse glisser dans l’allégresse, la liberté C’est le signe certain de la félicité à venir Elle tarde à se dévoiler Volontairement, elle se laisse intensément désirer C’est ce désir en suspens qui plane Encore secret dans l’air vivifié Écharpe ondoyante et irrésistible Qui emplit l’espace de sa frénésie toute sonore La musique détachée C’est ce désir qui tisse la trame Du chemin coloré à parcourir C’est ce désir qui tire de sa large main Chaude et invisible, pleine de bonté Qui tire à lui, tire doucement Vers le sourire épanoui Le beau voilier qui s’est abandonné Confiant, tout en attente et palpitant Aux profondeurs des eaux sacrées A la puissance du sens caché A son entière destinée qui est en devenir …