Tout autour de moi
S’écroule
Les habitudes
Les pensées, les rêves
Et même les prières
En une immense houle
Qui s’élève inquiétante
Comme une marée trouble
Annonçant une profonde tempête
Et la tempête fait rage déjà
Tout au fond de ma tête
De mon cœur,
De mon âme en défaite
Tout autour de moi
S’écroule
Et je ne peux que me rattacher
A mon faible émoi
Tapi si fragile
Derrière cette fièvre
Qui est là ? …
A part moi qui m’en vais déjà
Harassée par tant de misère
Ma vie elle-même
Est une longue défaite
Une agonie qui répète
La même promesse
Celle de l’oubli
Qui tiendrait lieu d’ivresse
Si seulement je pouvais
Me laisser mourir à moi-même
Et renaître
Alors je m’incline
Face au désarroi qui bat retraite
Quelque part il est un être
Peut-être
A qui je pourrais m’en remettre
Le Roi de la nuit
Et des rêves amers
Il est dit-on déjà venu par ici
De ma fenêtre qui part en poussière
Je t’appelle, je t’implore
En une quête fidèle
Oh mon Amour, si grand et abstrait
Tes bras immenses de velours
S’étendent là
Derrière les plis de la souffrance
Tout autour
De mon âme déjà en transe
Permets-moi de tomber sans retour
Dans les filets dorés
De ton royaume infini
Passant ainsi de l’autre côté
L’autre côté du monde décadent
Qui ressert un peu plus chaque jour
Les dents acérées de sa machine à broyer
Les habitudes
Les pensées, les rêves
Et même les prières
Des esprits qui ont oublié …