Lourdes

Je me suis engagée pour participer au pèlerinage, en tant qu’hospitalière. Étant auxiliaire de vie de métier, je ne m’inquiétais pas pour la relation d’aide. Mais je ne savais pas à quoi m’attendre, car c‘était la première fois. Impossible d’anticiper. Je me suis dit alors, ça va être tout l’un ou tout l’autre : Rejet total, ou totale adhésion...

Tout comme il m’aura fallu une dizaine de jours pour pouvoir évoquer mon expérience, quand je suis arrivée à Lourdes, impossible de décrire ce que je ressentais. Et puis au bout d’un jour ou deux, je me suis dit : mais il y’a tout et son contraire, ici ! D’un côté un sanctuaire très protégé, aimé et respecté, et de l’autre : des marchands de pacotille à tout va, visiblement très appréciés aussi. Un lieu de grande dévotion, ce qui pour moi fait référence à ce qu’il y a de plus intime (la relation à la foi). Et en même temps, tous ces gens qui viennent ici pour prier ensemble ! Même le temps s’y est mis : le jour où nous sommes allés à la Grotte, au sortir de la messe pluie et soleil se sont manifestés de pair.

Et puis : Jeunes, vieux, malades, bien portants, etc. nous nous mélangeons tous en venant vivre ici une expérience unique ! Et nous offrant ainsi les uns aux autres, de très belles occasions de rencontre (tellement précieux, à notre époque)… Entraide, partage et échanges, nous portent littéralement pendant toute la durée du séjour.

Vous l’aurez compris, ce n’est pas l’aspect religieux que j’ai eu envie d’évoquer. Non plus les grands moments d’émotion que j’ai connus (et Dieu sait qu’il y en a eu) . Mais simplement l’aspect humain. Car voilà, je crois bien que c’est cela qui m’a fait aimer ce lieu, et adhérer à ce qu’il s’y vit : Lourdes est tout en contraste, et de ce fait tellement à notre image !

Car en même temps à un niveau plus personnel, elle agit comme un miroir : de par ses contrastes, elle nous met face à nous-même. Nos propres contradictions. Alors, j’ai envie d’ajouter : mais n’est-ce pas une forme de miracle en soi, en un seul lieu de pouvoir ainsi faire vivre une expérience à la fois personnelle et collective, sociale et intime ? Un peu comme si les apparences et appartenances devenaient un jeu d’illusion, et qu’intérieur et extérieur se rejoignaient...