Devant
Par Cécile Montier le jeudi, janvier 5 1995, 16:22 - - humanité - Lien permanent
Devant est devant moi Devant devant moi Devenant temps Devenant tache indifférente Tache de la conscience Qui se déploie Entre les dents – serrées – du langage Entre les dents inégales Et non achevées Qui tentent pourtant de disséquer Ce qui est certain l’approximatif Le semblant proche Le semblant centre Le centre est-il la langue entre les dents Est-il morceau de chair ou d’avenir L’espace de vide non formé Espace libre de liberté Doublement libre de délibérer… ? Devant devant moi Le temps continue de s’étirer Sans savoir où il va Si il est Le corps se déploie aussi Le corps du corps Sans savoir qui il est Le double du corps s’est peut-être déjà perdu Non encore rattaché à son propre port L’enjeu est d’invisible Comme l’invisible émoi De ce qui sépare – ou répare Comme des cellules fluides Les pensées se touchent Ou se condamnent Sans peut-être jamais se connaître Millier de bulles rentrent en interaction Dans le flegmatique règne de l’invisible S’accouplent ou se superposent Pour donner naissance à d’autres formes de vide d’autres interrogations