Devant est devant moi
Devant devant moi
Devenant temps
Devenant tache indifférente
Tache de la conscience
Qui se déploie
Entre les dents – serrées – du langage
Entre les dents inégales
	Et non achevées
Qui tentent pourtant de disséquer
Ce qui est certain l’approximatif
Le semblant proche
Le semblant centre
Le centre est-il la langue entre les dents
Est-il morceau de chair ou d’avenir
L’espace de vide non formé
Espace libre de liberté
Doublement libre de délibérer… ?
Devant devant moi
Le temps continue de s’étirer
Sans savoir où il va
Si il est
Le corps se déploie aussi
Le corps du corps
Sans savoir qui il est
Le double du corps s’est peut-être déjà perdu
Non encore rattaché à son propre port
L’enjeu est d’invisible
Comme l’invisible émoi
De ce qui sépare – ou répare
Comme des cellules fluides
Les pensées se touchent
Ou se condamnent
Sans peut-être jamais se connaître
Millier de bulles rentrent en interaction
Dans le flegmatique règne de l’invisible
S’accouplent ou se superposent
Pour donner naissance à d’autres formes de vide
	d’autres interrogations