La terre se déroule
Et s’emporte loin d’elle-même
Comme une toupie désaxée
Qui cherche le vide

L’être humain se désaxe
Et sort de lui-même
Les sentiments se désorientent
Les idées tourbillonnent

L’humanité a perdu sa boussole
Le sens magnétique qui engendre la vie
Ce courant si faible si fort et unique
Qui permet de garder le fragile équilibre

Et l’être s’affole dans la folie de la haine
La haine de la haine
La haine de lui-même

Le monde se tord
Comme un serpent hystérique

La bête s’enroule
Et rapproche les limites

Le temps se déforme
Courbe l’échine

Le passé revient
Tel un vent de tempête

Un immense miroir
Descend de l’espace

Le plafond saturé
D’actes et de pensées

Il descend doucement
Vers les têtes égarées

Comme un reproche désolé
Qui bientôt va s’écraser…