De n'être qu'un objet de pensée affiché dans une fenêtre
peinte sur les mauvais jours dont la couleur s'appauvrit
un même visage aux mille secrets qui invite
anonyme à un instant d'intense rêve
toutes ces petites paillettes qui s'inclinent
tandis que cligne l’œil aux aguets
le corps tendu de tant de sécheresse
des cœurs, des gens, des rues et des vies
entières passées au bord de la fenêtre
à rêver qu'un jour peut-être
à travers cette palette qui se démultiplie
le réconfort, la tendresse et pourquoi pas l'amour
viendrait frapper à la porte des sentiments
qui vaquent, vagues et divaguent
d'un port d'attache à une épaule dévoilée…
De n'être qu'un mirage parmi tant d'autres visages
un rêve si fugace une larme qui déjà regrette
le temps ou la danse suffisait des regards qui s'accrochent
et des corps qui s'accordent le cœur vibrionnant
tant de bonheur insouciant, aimant, innocent.
Le désir s'en est allé par tant de promesses
épinglées à présent sous forme de papier glacé
la surface miroitante et froide nous renvoie
à notre propre insuffisance, le manque à gagner
si grand si implorant et prêt à se sacrifier
toujours un peu plus face au vide envahissant
de la solitude et les secrets et les trésors
pourtant prêts à être donnés, offerts, livrés...
De n'être l'autre qui manque en ce monde si dépeuplé,
je demande pardon.