Si tu arrêtes le temps un instant
Le temps du mouvement, le mouvement du temps
La pensée du temps, le temps de la pensée
Le corps immobile oublie
Le contour qui le fige
L’absence qui le vide
Le vide qui le rend absent
Alors petit à petit il se détache
Et emplit l’espace qui s’agrandit
Et agrandit l’espace qui le porte
Hors de ses limites invisibles
Le corps qui était repli et fermeture
Devient ouverture de l’intérieur qui se déplie
Lentement tout autour du centre fragile
Le cœur immanent qui brûle de vie
Et se rassemblent les morceaux du souvenir
Éparpillés comme les pièces d’un puzzle impossible
Qui reprend progressivement vie
Ici et maintenant autour de la conscience élargie
Les années les distances effacent leur pli
Et redonnent à l’espace sa lumière d’origine
Alors l’esprit se déploie intègre et authentique
En un cri silencieux de joie infinie
Qui recouvre le bruit parasite
Des illusions du jeu de la vie …