Journal d'une ménagère zébrée

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mardi, janvier 2 2024

La flamme intérieure

Par un triste jour d’hiver, au tout début janvier. Passées les fêtes de fin d’année et avec, le fugace soulagement d’un côté du fardeau de toute une année écoulée. Et de l’autre, le secret et vain espoir que tout allait être différent. Tout n’est pas différent, mais s’apprête à continuer de même. Par un jour de janvier gris et froid, tout semble figé. Comme tant d’autre journées d’hiver, égales à elles-mêmes. Comme ma propre personne, avec ses illusions, désirs et attentes ainsi sans cesse reportés.

Alors, mes quelques jours de congés me le permettant, je me pose. Après une année riche d’évènements et mouvementée qui s’est terminée par une séparation (délibérément choisie) juste avant Noël, je me pose. Où en suis-je, où suis-je ? L’endroit où je suis concrètement c’est chez moi dans ma maison, mais moi : mon esprit, mon cœur, mon âme ? Où est-ce... Je me dis que tout est toujours à l’intérieur de moi. Mais je ne peux ni le voir, ni le sentir. C’est peut-être une des difficultés de la vie humaine, ou plutôt un des plus grands paradoxes.

Il faut être dans un élan à sortir en quelque sorte de soi, pour voir d’où l’on est, qui l’on est, qui on « naît » ? Sortir de son axe pour voir ce qu’il en est. Ce qui me fait penser à la roue qui doit tourner pour prendre conscience du moyeu qui la constitue. Une des images du Tao d’ailleurs : le moyeu qui fait la roue, en prenant en compte ce vide dont il est fait et par analogie, ce vide en nous-même qui constituerait la base de nôtre être ? Celui de notre esprit, qui n’est pas quelque chose de palpable. Et donc, de sortir de soi-même - symboliquement bien sûr, comment y arriver autrement que par la méditation ?

Active ou passive, que ce soit en marchant, bougeant, ou en restant assis au calme. Quelle que soit la technique utilisée, il s’agit pour y arriver de se projeter quelque part. Mentalement. Pour ma part, j’ai la chance de pouvoir facilement visualiser. Pour d’autres, ce serait par des sons, ou simplement l’abstraction de la pensée ? Toujours est-il que pour moi, visualiser des images ou plus souvent un paysage, a comme répercutions et même comme pouvoir je serais tentée de dire, de « faire croire » au cerveau qu’il s’agit de quelque chose de concret, un endroit, bien « réel ».

Cela est d’ailleurs souvent abordé dans les neurosciences, et utilisé dans les techniques de médecine douce comme la sophrologie ou encore l’hypnose. Sans en être experte mais de simplement de m’y être intéressée, je sais que derrière tout cela il y a quelque chose. A la fois une part de vérité et de mystère. Sans considérer ce qui serait « réellement réel » ou pas, ce qui est un autre domaine, cela m’intéresse sur le plan de l’esprit.

Et donc pour en revenir au sujet : s’asseoir simplement quelque part en méditation, et visualiser. Pour être plus précise, transformer en image comme un paysage intérieur ce que je ressens. Et laisser faire… Si j’arrive à suffisamment lâcher prise, cela vient tout seul, ou presque. Utiliser une image forte en symbole, peut aider. Et quelle image pourrait symboliquement représenter au mieux ce qui constituerait le plus fondamental en moi, à la fois comme base irréductible de mon être mais aussi comme aspiration la plus essentielle, la plus universelle aussi. Quelque chose d’allumé, qui brille, qui réchauffe. Une étincelle ? Une flamme…

Alors, je reprends : par un triste jour d’hiver au tout début janvier, passées les fugaces désillusions des fêtes de fin d’année, me voilà chez moi. Assise dans la vacuité figée de mes quelques jours de congés. Je réfléchis, je médite. Au fur et à mesure que mon corps se détend, l’espace tout autour de moi devient l’espace de ma pensée, puis l’espace de mon ressenti. Il devient paysage, celui de mon esprit qui « s’expanse » autour de moi. Je ressens alors que la frontière entre intérieur/extérieur recule, il n’y a plus véritablement de frontière, cela devient essentiellement une vue de l’esprit, et c’est le cas de le dire !

Comme si quelque chose s’inversait : cet espace qui apparaît vide et inoccupé autour de moi, semble faire partie de moi. La pensée n’est alors plus un espace restreint et limité à l’intérieur de mon corps, mais au contraire, tout ce qu’il y a autour de moi. Devenant comme un espace du possible. Celui de mon esprit. Bien sûr, je ne parle pas de l’espace tangible du monde extérieur, je n’ai pas la prétention de dire qu’il fait partie de moi et que je pourrais avoir un quelconque pouvoir sur lui ! Je ne suis ni une super héroïne ni une magicienne, qui aurait ce pouvoir là. Quoique, au vu des avancées surprenantes de la science concernant le vide de l’univers, qui sait...

C’est plutôt que l’espace de l’esprit se superposerait à celui de l’univers. Les deux me semblent être comme inexplicablement « intriqués », un peu à l’instar de l’intrication quantique, à quoi cela me fait d’ailleurs penser. Une part du mystère de l’univers. Mais je reprécise, le sujet n’est pas l’influence qu’on pourrait avoir sur lui, comme il aurait sur nous. Plutôt cette simple possibilité de se (re)trouver, se poser en soi et en son existence afin d’y prendre part et pouvoir être heureux de vivre, cette possibilité d’être en paix et pouvoir se réaliser.

Donc, oui : comme une sorte de retournement se produit. Ouvrant une grande part de possibilités – toujours en soi-même, en esprit, je tiens à bien repréciser. Cela vient-il tout seul, ou est-ce moi qui le provoque ? L’image d’une flamme me vient à l’esprit. Enfin, quelque part dans ce paysage personnel juxtaposé, qui m’est apparu. Que j’ai « co-construit », je serais tentée de dire. Car je le ressens comme faisant partie de moi. Et quelque part cette flamme qui brille sans brûler, me réchauffe l’âme. Comme un phare dans la nuit, ou plutôt la grisaille figée de cette journée hivernale.

Cette flamme me semble à la fois comme le cœur de mon être, et en même temps un désir profond. Ce qui brûle d’être en soi, tout en désirant se voir autour de soi, se propager. Devenir universel. Comme le merveilleux voyage d’un point A qui souhaiterait trouver en un point B ce qu’il y a de plus universel et précieux en soi. Le don de voir, de penser, d’être, d’aimer? Cela me fait penser à une phrase dans la bible : « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas » (ou l’inverse ?). Ce qui est autour de soi serait comme ce qui est en soi, et inversement.

Alors… Ne serait-ce pas comme une clé (symbolique), de déverrouillage, de libération intérieure ? Si par le travail sur soi, la méditation, ou la simple faculté de lâcher prise, on arrive à accéder à la part la plus intime car la plus irréductible en soi. Et si, par le plus grand lâcher-prise on accepte l’idée que cette part dépasse la notion même de soi. Et qu’on accède ainsi à quelque chose d’universel ? Que l’on peut symboliser par l’image d’une simple flamme qui brille. Alors, oui… cette infime et intime part qui n’est plus vraiment soi. Elle est à la fois à l’intérieur et autour de soi, on pourrait la résumer à la l’étincelle même de la vie.

Cette flamme qui brille en moi, elle brille en dehors et même au-delà de moi. Dans chaque être humain, et même dans chaque être vivant. Si j’arrive à « descendre » suffisamment profondément en moi, davantage par un cheminement de lâcher-prise et d’allègement plutôt que d’effort et de fardeau mental, alors je peux accéder à cela qui est en moi et pas moi en même temps, mais qui me fait être. Et que je peux retrouver autour de moi, en (ce) qui est. Je ne suis alors plus réduite à mon identité construite biologiquement, socialement, etc. La promesse d’une grande légèreté et liberté intérieure : Simplement, JE SUIS.

Le 02-01-2024

Flamme interieure

samedi, décembre 30 2023

On s’est croisés

On s’est croisés. D’abord chacun seul face à son écran. Tu m’as repérée, je t’ai remarqué, on s’est écrits. A distance, quelques mots échangés. Puis davantage, au fil des jours et des semaines. Une amitié s’est tissée, faite d’anodines anecdotes, vécus partagés et rires déployés. Deux univers différents. Et puis des sentiments, visiblement réciproques, se sont invités. Chacun puisant en soi ce qui peut le rapprocher de l’autre. Des goûts en commun et souvenirs semblables. Des morceaux d’enfance, la randonnée, la spiritualité surtout, de par ses abords séduisants et rassembleurs. Se trouver, se rapprocher, parce que peut-être…

On s’est croisés, sur des envies similaires. Chacun projetant sur l’autre ses rêves et désirs les plus personnels. Alors, se rencontrer. Au détour d’une belle journée, dans un lieu chargé de beauté et de mystère. Devant une abbaye. La magie a opéré, sous le charme au sens propre comme au figuré. L’arbre majestueux a été le témoin d’un premier baiser. Comme une promesse. De se retrouver à nouveau, et puis se rapprocher encore. Des vacances partagées, inoubliables ! Et avec, la quasi certitude que tout allait bien se passer, la vie d’enchaîner la suite : Déménagement, nouveau travail, emménagement dans la demeure de l’un. Mais la routine s’est chargée du reste. Au fil des jours, ses semaines, des mois.

On s’est croisés, chacun avec ses désirs, ses attentes. De beaux moments partagés, vacances et promenades encore, inoubliables. Et puis le fond de l’autre qui se manifeste. Agressivité ou inhibition, cette part obscure insatisfaite et insécurisée: chez l’un qu’est-ce qui est à moi, chez l’autre quand me sentirai-je écouté ? On se retrouvait sans vraiment échanger dans l’intime, ce qui aurait été l’étape ultime pour sceller une réelle et amoureuse complicité. Chacun dans sa frustration. La peur de l’abandon d’un côté, celle du rejet de l’autre. De ne pas se sentir écouté et donc aimer, et donc exister, qu’est-ce que l’amour, où est-il ? Quand viennent les incertitudes, les sautes d’humeur et de projets, l’angoisse du lendemain.

On s’est croisés, puis petits à petits usés sur la face voilée de nos vérités non révélées. Nos blessures passées, notre identité profonde qui est restée fragile. Un fossé s’est creusé, comme le creux d’une vallée, entre deux montagnes qui se sont éloignées. Chacune gardant ses secrets et sa lumière propre. L’un et l’autre ne pouvant plus remonter et se retrouver. Emportant chacun de son côté ses rêves et désirs non accomplis car non partagés. Sur le chemin de la descente…

On s’est croisés, et puis on s’est séparés. Les sentiments sont redevenus glaciers, faits de souvenirs figés et tristesse étale. Le temps seul saura redistribuer les cartes, et rendre l’espoir à chacun. Tendre vers d’autres horizons. Lui seul encore, saura dire ce qui s’est réellement échangé et apporté à l’un et l’autre. Le temps d’une longue et belle randonnée on s’est croisés, et chacun s’en retourne à son destin.

Le 30-12-2023

Charmes

samedi, octobre 28 2023

Tendre main

Par une route caillouteuse je me suis rendue au fond de la campagne, dans une petite maison sans âge. Pour un rendez-vous à la fois si singulier et régulier, tellement il été souvent réitéré. Passés la porte en bois et les murs en pierre, je me suis élevée de quelques marches, puis je suis entrée dans la pièce tout au bout. Au fond dans la pénombre, une masse incertaine faite d’étoffes empilées semble m’attendre, tel un improbable animal assoupi. Le silence tout autour en attente aussi, objets et meubles comme consentants.

Alors j’ai guetté le vivant qui se cache quelque part sous le lourd édredon, que j’ai doucement écarté comme une vaste tenture qui reposerait à l’horizontal. Douce et chaude, comme la frêle main qui s’est laissée cueillir par la mienne. Une fleur de chair aux cinq long pétales qui se déploient parallèlement. Si fragile de finesse ! une peau soyeuse et fripée, comme si elle venait de naître. Toute en retenue et tendue encore vers l’en-dehors, l’épiderme aux aguets. La vie qui s’étonne encore et me questionne par-là même : palpiter vers l’avant ou l’arrière du temps, pour quel devenir ?

Sous la peau ténue et presque translucide, les tendons apparaissent. Tendus comme des cordes juvéniles de cette innocence joueuse de l’enfant, tourné vers l’essentiel. Et le sang, discrètement afflue à son rythme ralenti, en un réseau si sombre de veines apparentes. Rouge foncé comme les mailles d’un manteau pourpre qui cacherait en secret tout un vécu. Une vie pleine ayant côtoyé tant d’évènements et de rencontres, de peines et de joies. Tout cela à présent comme dessiné en filigrane sur cette main si ratatinée qui repose dans la mienne.

La grande vieillesse rejoint l’enfance, au point de s’y confondre. Comme si la boucle se bouclait et que tout pouvait advenir de nouveau. Mais dans la plénitude d’une sagesse accomplie, qui a fait le tour d’elle-même à travers l’altérité. Car cette main s’est ouverte à tant d’autres dans le besoin, elle est celle d’une personne qui s’est matériellement et spirituellement dévouée à ses semblables, une personne que l’on ne peut approcher qu’avec déférence.

Alors, main dans la main c’est comme un voyage qui s’amorce. Au bord d’une vie proche de sa fin qui serait comme un commencement. Je suis entrée dans cet espace intemporel où les identités s’effacent et les histoires aussi. Dans la proximité la plus intime, l’universelle humanité de l’autre se révèle et comme un miroir me renvoie à ma propre universalité. Penchée sur ce berceau d’humanité, à présent me voilà sans gène ni crainte prête à prodiguer les soins d’hygiène et de confort pour lesquels je suis venue, en tant qu’auxiliaire de vie.

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vendredi, mai 26 2023

Un petit monde clos

Je m’en allais par un chemin ensoleillé, à un détour inattendu de la route je vous ai vus. Comme réunis en un rassemblement insolite, chacun de stature et d’orientation différentes, aucun n’étant tourné vers le même horizon. Et pourtant, ensemble sur une même longueur d’onde vous dodeliniez de la tête, doucement au rythme du vent. Entre vous, en spécimens uniques d’une même espèce.

Un petit monde clos, qui vit sa propre mélodie à guichet fermé. Un équilibre parfait ou personne ne manque et rien n’est de trop. Un univers en miniature qui en réalité ne se donne pas à voir, mais se contente d’être, simplement. C’est moi qui suis de trop. Ma présence et même ma contemplation, immiscée en intruse. Non conviée je ne suis pas désignée ni même désignable, devant ce paradis à taille réduite, qui n’admet aucun regard, aucun mot.

Ce n’est même plus une rencontre, juste le tableau abstrait d’un instant fugace et hermétique. Alors il ne me reste plus qu’à m’effacer, jusqu’à disparaître. De la contemplation jusqu’à ma propre pensée. Pour simplement laisser être, ce qui n’a nullement besoin d’assentiment humain. L’humain est déjà ailleurs, relégué loin là-bas où il n’y a, où ce n’est pas. Un monde tout aussi hermétique, mais fait de violence, à la fois de trop plein et de négatif.

Ne pas prendre ce qui n’a de toute façon plus prise. La vie cachée dans les recoins d’une nature repliée sur elle-même, comme un livre qui aurait été trop lu. Une œuvre consommée à l’excès et consumée. Ne reste plus que de petits îlots de vie sauvage rendue à elle-même, à sa propre herméneutique. Ce petit monde clos étrange de beauté, je m’en retourne et le laisse derrière moi. Comme un album à la fois vivant et périmé, se refermer tout doucement de lui même. Sans moi. Sans vous. Sans nous...

Pissenlit

dimanche, octobre 30 2022

Cinéma

Plic plic, toque et toque l’eau froide sur la vitre sinueuse. Floc floc et flaque la peau sombre et sale de la pluie qui rode son haleine caverneuse. Au dehors, comme une vague menace visqueuse. Et murmurent un mur puis deux les quatre frissonnent leur solitude hivernale. Resserrés tout autour, comme un piège qui me cloître. Moi. Au milieu qui tournoie d’une paroi à l’autre.

Un pas vers le fourneau un autre devant l’âtre de la cheminée, magistrale qui flamboie son indifférence au spectacle de la nature. Mon âme lugubrement essorée. Une tasse puis deux. L’un dans l’autre le café, dans l’évier, vite bu oublié. Un geste dérisoire, pour combler le vide qui s’installe. Et avale dévale le café de la gorge, vers le corps faussement rasséréné. Intranquille. Condamné énervé à errer. Valse stupide.

Tic tac le temps s’est figé, enroulé tout autour de son cours et du cou comme une écharpe d’anxiété. Ploc ploc le robinet qui file son compte à rebours... De la cuisine au salon. Et de la cheminée au canapé, je. Cherche la porte de secours, où traverser l’instantané? Clic et clac, me retrouver de l’autre côté. Loin du corps qui ne sait où se poser : au-delà de la vitre désabusée, rien à faire dehors ! Bam, bam, nulle part où ramer, si ce n’est au-dedans de soi.

Fermer la fenêtre, et appeler… « ohé ohé, y a-t-il quelque part quelqu’un qui montrerait le chemin ? » Vers cet ailleurs ensoleillé, je cherche la lumière ! Pale et dépoli, il n’y a que le reflet projeté. A travers le regard qui s’est inversé, et contemple tout cela comme un théâtre grotesque, tant de fois rejoué. Zip zap reprendre le pinceau, et faire jouer sur les ombres un nouveau scénario. Toc, toc : tableau ouvre-toi que je sorte de la scène, et puisse contempler cet acte recomposé. La main sur la page qui se déploie comme une toile éclairée, l’esprit peut à présent venir s’y projeter.

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dimanche, juin 13 2021

Chaviré

Deux yeux tristes derrière la grille
me regardent passer
comme passe le temps figé
depuis son passé pauvre chat errant
enfermé dans son temps parti en fumée
la ferme s’est éteinte en dernier habitant
le chat me regarde presque implorant
planté au milieu de la cour délabrée
et les ronces semblent danser tout autour
des murs fissurés et clapiers condamnés
les vieilles mains ne sont plus
qui ouvraient la grille et la boite à pâtée
éclairant les fenêtres et le pelage du chat
tout seul au milieu de la cour et toujours
qui me regarde sans bouger
comme le gardien d’un phare oublié
et ses yeux fixes m’accompagnent
tandis que je m’éloigne
emportant son vague souvenir
la mémoire chavirée...

Chavire2

En solitaire

Chaque week-end en solitaire
je navigue les mêmes champs
mêmes chemins et ornières 
oui, mais la lumière et le temps

au long des routes à renaître 
ouvrent diverses fenêtres 
qui s'ornent de paysages
colorés en reflets volages

sur un visage sans repères 
ciel et soleil en décalages 
le temps déroule son sillage
au bord d'un même mystère...

b^

jeudi, septembre 5 2019

D’usure et d’hommage

Je t’ai trouvé dans un coin de la maison, loin de son agitation quotidienne. Dans une pièce à la fois ingrate et vitale, la buanderie. Posé tel quel sur le dossier d’une chaise, on t’a remisé semble-t-il dans la catégorie des objets en attente indéfinie. Tu ne ressembles plus à grand-chose, il faut se pencher au plus près pour tenter de deviner ce que tu es, ou plutôt étais.

Car la première chose qui interpelle au-delà de ton aspect informe, c’est ton indéfectible usure. Tu es une chose usée et visiblement utilisée encore, mais avec plus guère ménagement. A resservir encore et encore indéfiniment, jusqu’à la trame. Et c’est cela justement, qui saute aux yeux. Ton apparence principale. Tu est devenue une trame dont on ne sait plus bien de quoi, tellement on s’est servi de toi.

Un paquet de trames à vrai dire, qui tiennent ensemble encore par on ne sait quel miracle. Et chaque trame, un ensemble de fibres qui semblent à la fois tellement fragiles, et fortes en même temps à tenir ensemble. Mais il n’y a pas que cela : Ta matière même semble trouée d’oubli, le vide dans lequel le temps t’a remisé petit à petit. Tu es presque transparent. Toujours présent, mais plus vraiment là.

Et c’est cela qui frappe le plus : toute ta présence rayonne justement de ton absence presque organique. C’est elle plus que la matière, qui traduit combien tu as pu être utilisé et donc utile. La moitié de toi qui semble si peu glorieusement disparue, constitue une majestueuse mémoire. De ce que tu fus, de ton histoire, parmi les êtres vivants. Combien de choses as-tu pu voir, être témoin de tellement d’histoires humaines !

De belles et moins belles, des déchirements que toi tu restitues justement par ta ténacité à rester toujours uni en ta matière, comme d’un seul bloc. Malgré toutes tes fibres et particules qui semblent s’évaporer, s’envoler presque dans l’air ambiant en une fine poussière. On ne la voit pas, oh non ! sinon bien sûr on s’en inquiéterait. On trouverait cela indigne, sale, et cela te condamnerait d’emblée. Non toi tu résistes, fièrement et fidèlement si j’ose dire. Tu tiens bon, on ne saurait pourquoi.

Si ce n’est peut-être pour ce message si infime, qui semble s’être mis à ma portée. Tu es une chose usuelle tellement insignifiante, qu’on en a oublié pourtant l’ensemble de petits miracles, humains et non humains qui t’ont permis d’être là. Ici et maintenant. A pouvoir passivement et silencieusement témoigner. Et n’est-ce pas tellement à nôtre image, tout cela ? Un ensemble de petits miracles non retraçables qui ont permis à chacun d’être vivant. Dans l’ici et maintenant de sa propre vie.

D’une certaine manière tu nous rend hommage par ta bravoure, ta loyauté. Alors c’est pour cela qu’à ma façon, également je te rends hommage. Tu continueras peut-être pendant un certain temps à être un peu plus usé encore jusqu’à ta pauvre trame, si décatie déjà ! Et puis un beau jour sans raison, tu seras définitivement rangé - que dis-je… jeté dans la catégorie des objets terminés. On n’aura plus besoin de toi et tu seras éliminé, d’une manière ou d’une autre.

Mais toute cette partie de toi qui s’est petit à petit mise à disparaître, au fur et à mesure de ta si modeste existence : Elle continue d’exister quelque part, et rayonne la noblesse de son utilisation par des êtres conscients. Dans le royaume de la mémoire - celui de l’esprit ? où tout a existé et continue d’exister. Ainsi, ta misérable petite vie d’objet plus que secondaire voire même trivial, n’aura pas été en vain. De tout ce qui a été vivant et vécu jusqu’à l’usure, reste quelque part une trace dans la trame de l’éternité.

Usure

vendredi, août 16 2019

Tiens, me revoilà

Me revoilà sur mon blog, que d’ailleurs personne ne semble lire (aucun retour depuis sa création). Chouette, je peux y écrire un peu tout et n’importe quoi ? c’est presque ça… à dire vrai, je pourrais dire un peu à tous les niveaux que je ne m’y retrouve pas. "L'écrit d'un zèbre" (titre initial) : Justement - hihi ahah ohoh - C’est que… j’ai bien du mal à m’identifier au zèbre, moi ! Ça ne colle pas avec ma vie…

Je suis bien loin de galoper - ivre de liberté, dans les vertes prairies de mes potentialités multiples… pas vraiment ça, quoi ! C’est plutôt : je rame un peu chaque jour le balais ou l’aspirateur à la main, la tête au-dessus d’un évier ou en-dessus d’un cuvette de…, ou si ce n’est autre chose d’un monsieur ou d’une madame âgé(e), ou du moins une personne bien fatiguée, puisque c’est mon métier qui veut ça d’aider celles et ceux qui en ont besoin...

Et alors donc, depuis quelques temps j’ai pensé à changer le titre de mon blog. Pour quelque chose qui colle plus à ma réalité, qui soit une sorte de compromis entre mon vécu professionnel, et ma vie personnelle plus « intérieure »… Bah tiens justement et comment on appelle - ou on appelait, une femme qui gère un intérieur ? On l’occurrence autrefois c’était avant tout chez elle... maintenant cela se peut dire d’une fonction professionnelle, ou de ce qui en constitue une grande partie : UNE MÉNAGÈRE !

Voilà. Avant c'était l’Écrit d'un Zèbre, aujourd’hui, je vais l’appeler : Journal d'une Ménagère Zébrée… Et pis on verra bien.

lundi, juillet 22 2019

Ma première fois à Lourdes

Lourdes

Je me suis engagée pour participer au pèlerinage, en tant qu’hospitalière. Étant auxiliaire de vie de métier, je ne m’inquiétais pas pour la relation d’aide. Mais je ne savais pas à quoi m’attendre, car c‘était la première fois. Impossible d’anticiper. Je me suis dit alors, ça va être tout l’un ou tout l’autre : Rejet total, ou totale adhésion...

Tout comme il m’aura fallu une dizaine de jours pour pouvoir évoquer mon expérience, quand je suis arrivée à Lourdes, impossible de décrire ce que je ressentais. Et puis au bout d’un jour ou deux, je me suis dit : mais il y’a tout et son contraire, ici ! D’un côté un sanctuaire très protégé, aimé et respecté, et de l’autre : des marchands de pacotille à tout va, visiblement très appréciés aussi. Un lieu de grande dévotion, ce qui pour moi fait référence à ce qu’il y a de plus intime (la relation à la foi). Et en même temps, tous ces gens qui viennent ici pour prier ensemble ! Même le temps s’y est mis : le jour où nous sommes allés à la Grotte, au sortir de la messe pluie et soleil se sont manifestés de pair.

Et puis : Jeunes, vieux, malades, bien portants, etc. nous nous mélangeons tous en venant vivre ici une expérience unique ! Et nous offrant ainsi les uns aux autres, de très belles occasions de rencontre (tellement précieux, à notre époque)… Entraide, partage et échanges, nous portent littéralement pendant toute la durée du séjour.

Vous l’aurez compris, ce n’est pas l’aspect religieux que j’ai eu envie d’évoquer. Non plus les grands moments d’émotion que j’ai connus (et Dieu sait qu’il y en a eu) . Mais simplement l’aspect humain. Car voilà, je crois bien que c’est cela qui m’a fait aimer ce lieu, et adhérer à ce qu’il s’y vit : Lourdes est tout en contraste, et de ce fait tellement à notre image !

Car en même temps à un niveau plus personnel, elle agit comme un miroir : de par ses contrastes, elle nous met face à nous-même. Nos propres contradictions. Alors, j’ai envie d’ajouter : mais n’est-ce pas une forme de miracle en soi, en un seul lieu de pouvoir ainsi faire vivre une expérience à la fois personnelle et collective, sociale et intime ? Un peu comme si les apparences et appartenances devenaient un jeu d’illusion, et qu’intérieur et extérieur se rejoignaient...

vendredi, avril 12 2019

Clicliclic... bzzz

Il y a la lumière. Et puis on est attiré(e) par ce qui brille, et semble bouger de l'autre côté. Alors on se dit : j'aimerais tellement y aller, atteindre ce qui a l'air si beau, si vivant ! et qui fait tant envie...

Alors nous restons là, à passer du temps à chercher le meilleur moyen : le passage - qui serait unique - pour y arriver. Il n'y a pas d'aspérités. C'est lisse, il fait chaud aussi. On y est plutôt pas mal, et on peut se déplacer comme on veut, quand on veut ... On est libre, en somme ! de faire ce que l'on voudrait, aller autre-part...

Mais non. C'est ici et pas ailleurs que ça se passe... même si finalement à force de chercher, on ne peut que se rendre compte qu'il n'y pas de passage ! Pas une seule sortie, qui serait comme une porte d'entrée. Vers un ailleurs meilleur, où il y aurait du vent, de jolies fleurs, l'Amour... Pas de doute : nous sommes bien comme des mouches collées à la vitre...

Manthe

samedi, février 9 2019

Du Haut Potentiel à la Philo-cognition : Vers un nouveau modèle de l’intelligence

Conférence donnée par l'AFEP du Rhône le 9 février 2019

NB : Notes personnelles, rédigées de manière synthétique (et donc non exhaustives).

1 - Fanny Nusbaum, Docteur en psychologie, Présidente du centre PSYRENE. (partie 1)

Livre : Les Philo-cognitifs : « Ils n’aiment que penser, et penser autrement » (Ed. Odile Jacob)

En bref : Qu’est-ce que l’intelligence ?

Capacité à :
- Processus conscient : Comprendre / raisonner Apprendre / connaître / Mettre en lien
- Processus inconscient : S’adapter / "performer"

Différents modèles ont été proposés, en voici quelques uns :

Modèle 1 :
Une seule intelligence, le Facteur G : l’intelligence supérieure = raisonnement supérieur (voir l’échelle de Wechsler)

Modèles 2 :
+ Pionnier canadien de la douance, actuellement en retraite active, le Professeur Françoys Gagné est l’un des créateur du terme Douance né au Québec en 1980.Dans son modèle, il y a deux groupes de catalyseurs :

- Les catalyseurs intra-personnels, caractéristiques de la personnalité, qui sont la motivation, les intérêts, les besoins, la volonté, etc.

- Les catalyseurs environnementaux, autour de la personne, tels que les parents, les structures sociales, etc,

+ Le modèle de Sternberg (1985-2003) : 3 formes d’intelligence, respectivement : l’intelligence analytique, l’intelligence pratique et l’intelligence créative.

Depuis, on associe l’intelligence aux interactions cognitives : tout ce qui prépare à l’action, à l’adaptation, etc,

Pour plus d'infos sur les intelligences : ici sur Wikipédia

les différents termes associés à la notion de douance : Le premier était celui de « surdoué »… mais de quoi ? Puis la précocité, qui a été associé à des enfants en avance, mais qu’en est-il des adultes. Est venu ensuite le terme de Haut Potentiel. Et puis zèbre, en faisant allusion à cet animal pas-comme-les-autres, et difficilement domesticable. Et difficilement utilisable par les scientifiques. Et le dernier terme : la philo-cognition.

LA PHILO-COGNITION :

Il évoque la capacité à penser de manière globale. Il ne parle pas de supériorité, mais de différence.

Investissement de la pensée :

Hyper-spéculation 
Le plus visible. Besoin de penser, d’extrapoler

Hyper-acuité
Dimension sensorielle : la personne est gênée par les stimulations sensorielles. En lien également : l’hypersensibilité émotionnelle.

Hyper-latence
Par association à ce que l’on appelle le stade de latence (à partir de 7 ans jusqu’à l’adolescence, l’enfant se met « en jachère »). Mode « réseau par défaut » : la pensée part dans tous les sens.

Hyper-spéculation
  => réseau exécutif - réflexion - extrapolation - contrôle - arborescence consciente

Hyper-acuité
=> réseau de la saillance - émotions - sens - proprioception

Hyper-latence
=> réseau par défaut - mémoire épisodique - stimulation mentale - projection alternative - arborescence inconsciente De ces caractéristiques, se distinguent deux profils : complexe, ou laminaire

Le Philo-complexe :

Il est motivé, sympathique, créatif, a plein d’idées. Mais il est peu/pas adapté. Animal emblème : le ouistiti, car il est autant attachant qu’irritant. Il a confiance, mais manque d’estime en soi : il parvient facilement à s’imposer en groupe. N’aime pas les implicites. Il possède plus de connectivité hémisphère gauche : De ce fait, il est un interpréteur. Il a un langage intérieur très riche et très autonome. Il va essayer d’éprouver et de valider son modèle interne dans le monde extérieur. Profil souvent présent dans les métiers de communication, direction. Il n’aime pas les hiérarchies, et aime avoir raison.

Le philo-laminaire :

Animal emblème : l’ours car il est tout terrain. Très adapté, il se sent un peu partout chez lui. Il a une énergie plutôt calme et paisible. C’est quelqu’un qui est dans la suggestion, et n’aime pas être dans la lumière. Très empathique, il sait capter les attentes se son environnement. A l’inverse du complexe, il aurait tendance à manquer de confiance – mais pas d’estime – en lui. S’il n’aime pas une émotion, il va la transférer en sensation.

Plus de connectivité hémisphère droit. De ce fait, il est plutôt un explorateur. Si l’extérieur ne valide pas son hypothèse, il peut en changer. Il aime les relations complémentaires. Il sait comment parler et à qui. Contrairement au complexe, il apprécie la suggestion. Et son langage s’établit avec un focus sur l’autre (adepte du consensus). Et sa devise serait qu’il ne faut pas forcer la main. Également, il comprend les règles du système. S’il dit peut-être, en général c’est non.

Chaque philo-cognitif détiens un peu des deux composantes.

L’ultra-cognition :
Les talentueux : Les grands intellectuels , musiciens, ou grands sportifs, etc.

Les studieux : Ceux qui sont très bon dans une spécificité (ex, les chercheurs)

Les Supra-cognitifs : Philo-cognitifs + ultra-cognitifs.


2 - Olivier REVOL, Pédopsychiatre, Directeur Centre référent troubles des apprentissages au CHU Lyon. (partie 3)

Le Syndrome de Schopenhauer, selon Didier Bourgeois (l’info Psychiatrique, 2016) : il concerne des adultes qui ne sont ni mélancoliques, ni psychotiques, ni bipolaires. Mais qui possèdent des « singularités qui deviennent des façons d’être au monde, et qui compliquant l’existence ». Ces adultes là, auraient besoin d’une prise en charge psychothérapeutique, ET philosophique.

Pour en revenir à la douance : En anglais, être doué se dit « gifted ». Ce n’est pas parce qu’on a un don, qu’on va avoir du talent…

Concernant les deux profils du philo-cognitif : Si l’on prend comme image de comparaison l’escalade : les complexes sont ceux qui découvrent. Quant aux laminaires, ils couvrent les arrières.

S’il y a bien une chose que le deux profils ont en commun : l’empathie.

Le complexe :
Il est davantage à découvrir, et trouver des choses. Mais à l’inverse du laminaire, il a du mal à s’adapter, et souffre souvent de débordements émotionnels. Il comprend les émotions des autres, mais ne sait pas gérer les siennes.

Le laminaire :
On pourrait dire de lui qu’il est un vrai « couteau-Suisse », mais également un sous-marin : rien ne rentre, rien ne sort. Il est un expert de la métacognition : il adore comprendre, mais éprouve de la difficulté à accepter de lâcher-prise et se laisser guider. Quant il ne va pas bien, c’est le corps qui (se) manifeste : il somatise. De ce fait, il a souvent besoin de thérapies corporelles. Les HP en général ont un idéal qu’ils placent très haut. Le laminaire lui, un peu moins. Il a par contre les sens très développés, et il est souvent très sensible aux bruits. Fréquemment d’ailleurs, il a du mal à supporter les bruits de bouche. A l’inverse du complexe, il arrive à contenir ses propres émotions, mais aura du mal à les comprendre.

Conseils : croire en soi, ne jamais lâcher. « If you get tired learn to rest, not to quit ». S’inspirer des 4 Accords Toltèques (en résumé : 1 : Avec toujours une parole impeccable, 2 : d’un problème ne pas en faire une affaire personnelle, 3 : ne pas faire de suppositions, 4 : faire toujours de son mieux.

Les philo-cognitifs : de par leurs qualités et leur altruisme, on pourrait les considérer comme les « sentinelles de notre société ».

lundi, janvier 14 2019

En réaction aux communautés virtuelles...

Plutôt que de répondre par-ci par-là à différents posts, je vais centraliser ici le fond de ma pensée, doublée de mon humeur du jour (qui est très bof)... cela fait quelques jours que je suis inscrite ici (comme dans d'autres endroits). Et le sentiment un peu diffus car global que j'ai, c'est que dans dans le fond nous ne sommes pas tant que ça des zèbres ou autres animaux à part... simplement une bande d'humains peut-être essentiellement plus sensibles que la moyenne ?! et donc qui réfléchissent plus, étant aussi plus exigeants, etc....

Et alors justement, concernant "la moyenne"... j'ai le sentiment que depuis longtemps je fais de grands efforts pour m'adapter à cette société, en suivre les normes concernant le travail entre autre, mais aussi les relations humaines. Et j'ai l'impression de courir après un bus : plus je cours et plus il continue en même temps d'accélérer : comme nous le savons tous, les temps sont devenus plus difficiles. Et pas seulement économiquement (et c'est lié) : les relations aussi. Serait-ce lié à l'esprit de consommation, également le fait que nous soyons plus nombreux sur terre ? donc en quelque sorte davantage blasés...

La curiosité et l'intérêt de l'autre, enfin bref l'altruisme, me semble une valeur en perte libre de vitesse... sans même évoquer la vie concrète (les lieux qui étaient supposés être des lieux de rencontre et d'échange sincère, etc.). Même sur le Net à présent, on peut dire qu'il y a une foultitude de profils intéressants, avec de beaux textes, de la créativité, etc. mais derrière se perd la singularité de chaque être, nous surfons sur une masse d'informations et de choses publiées en tout genre, et au mieux nous "likons", mais... voilà, il n'y a plus vraiment d'échange. Et cela est devenue une sorte de passe-temps, de défouloir ? (de consommation !) mais je trouve cela bien loin de ce qui peut se passer et s'échanger de vraiment intéressant entre de réelles personnes. Car ce sont des personnes singulières, avec leur personnalité, leurs particularités, etc. qui se cachent derrière chaque profil.

Et tout ça pour dire : je ne suis pas sûre de continuer d'adhérer à une communauté ou une autre, simplement parce que je ne m'y retrouve pas... je trouve que c'est finalement pas mal de temps et d'énergie passée à surfer, répondre, lire à droite et à gauche à des sujets pourtant intéressants. Mais de ce fait, je trouve que c'est devenu à sens unique : chacun y va de son commentaire et son point de vue. Une manière insidieuse car trompeuse de se sentir exister, car qu'est-ce qu'il en ressort : pas grand chose si ce n'est - au mieux - plusieurs réponses également elles-mêmes à sens unique. Je crois bien que les réseaux sociaux dispersent et diluent l'être humain ! ses intentions, pensées, sentiments etc. partant direct dans le virtuel, et en retour... pas grand chose finalement ? un semblant d'illusion le temps d'un post de ne pas être seul, mais pourtant c'est le résultat, et ça ne change pas grand chose dans la vie concrète (si : Face-de-Bouc se fait des couilles en or, de tout ça !)...

Quand bien-même il pourrait y avoir des tentatives de regroupement, genre : et si on se retrouvait devant un verre... vous y croyez vraiment, vous ? on se retrouve à nouveau comme des étrangers les uns face aux autres, et tout est à recommencer. Peut-être, certainement même cela arrive, et j'en suis sincèrement contente pour les personnes concernées ! mais moi j'avoue ne pas avoir l'énergie pour tout ça (la vie en ce monde en demande déjà tellement)... Pour moi les relations c'est avant tout une question de cœur, je veux dire de feeling. C'est ça qui me donne l'énergie et l'inspiration pour aller vers l'autre, les autres, pour vivre tout court. Et le problème ici c'est qu'il y a des pensées et des écrits formidables, mais il y manque l'essentiel...

lundi, décembre 31 2018

Préambule... ou ma bulle de près ?

Je viens donc de me lancer à écrire un blog. Passé les textes et premiers mots publiés à chaud, je pense qu’il faudrait que je sorte enfin de mon placard. Que je fasse mon « coming-out intellectuel », comme je l’ai vu sur un site ! (sourire...) les Tribulations d’un Petit Zèbre et que je me présente :

Je suis une femme de 48 ans, vivant dans un village proche de Valence (jamais mariée, et sans enfants). Je suis arrivée dans la Drôme il y a presque 10 ans, suite à un drame familial. Ayant eu un parcours professionnel bien chaotique et pas de contacts dans la région, mes démarches d’emploi n’ont pas abouti à ce que je projetais (travailler dans le social). Le seul domaine d’activité qui a bien voulu de moi, c’est l'aide à domicile. Aussi, après ma (quatrième) formation professionnelle, je suis devenue auxiliaire de vie sociale.

Et j’exerce cette fonction, depuis à peu près 8 ans. J’ai ensuite été également référent métier pendant 1 an et demi (dans la même boite). Et puis là, à la toute fin d’année 2018, j’ai arrêté cette fonction supplémentaire : depuis fin octobre je suis en arrêt de travail, pour dépression... Ce qui m’a laissé le temps de prendre du recul, de consulter aussi une psychologue afin qu’elle m’aide à me réorienter. Pas seulement dans ma vie professionnelle, mais aussi personnelle. Et son premier conseil qu’elle a réitéré plusieurs fois : écrivez…

J’ai souvent écrit dans mon passé. Essentiellement des poèmes et réflexions diverses, que je sors d’ailleurs petit à petit du tiroir, pour les afficher ici (les dates sont approximatives). A part quelques amis, je ne les ai jamais montrés. Enfin je mens un peu, car à une époque j’avais crée un site dédié à la poésie (suite à une formation de webdéveloppeur). Mais j’offrais plutôt un espace pour que les internautes publient leurs propres poèmes. Et puis j’ai arrêté. Dans ma vie j’ai commencé beaucoup de choses, et me suis bien souvent arrêtée en chemin. Mais les écrits eux sont toujours là, ils font partie de moi, un peu comme de silencieux témoins.

Je ne sais pas encore vraiment quel sera le but de ce blog. Si ce n’est d’abord dans une perspective plutôt égoïste de me libérer et me faire plaisir. Comme il est tout récent, pour l’instant je n’ai pas de visiteurs. Mais j’espère que cela viendra, et que ce sera l’occasion pour eux peut-être de s’y retrouver. Je pense que nous sommes de nombreuses personnes à être seules dans leur coin, et avoir grande difficulté à trouver sa place. Voilà, je crois que c’est cela : une question d’espace à (ré)occuper, en s’exprimant librement. Et j’ai tellement de choses à dire, et à espérer pouvoir partager ! Je ne sais par où commencer.

J’ai un peu de mal à m’identifier à cette appellation de zèbre, que je trouve pourtant jolie. Mais davantage encore à celle de « haut potentiel » ! qui revient un peu au même. Je me verrais plutôt comme un hérisson (pour celles/ceux qui ont lu le Journal d’un Hérisson). Et pourtant, c’est ma psy qui a évoqué et m’a expliqué le terme de  haut potentiel, à ma deuxième visite. Et ce qui tombait bien : elle m’a d’ailleurs conviée à participer à une conférence à Lyon, sur les femmes à haut potentiel. J’ai été déconcertée de voir que je me retrouvais à différents stades, à commencer par l’éducation. Et puis le rapport aux autres, au monde du travail, qui a toujours été compliqué...

samedi, décembre 29 2018

Ca y est, je me lance...

Si à tout hasard quelqu'un atterrit déjà par là, pour l'instant il n'y a pas grand chose. Pourquoi un blog, et pour qui ? bonne question... je vais répondre franchement : avant tout, pour me faire plaisir ! Parce qu'écrire, ça fait du bien. Après, on verra où cela mène...

Je ne vais rien afficher d'inédit, ici. Il y a déjà tellement de choses sur le Net, je ne suis même pas allée voir d'autres blogs pour me faire une idée, parce que je suis sûre que ça m'aurait découragée d'emblée... donc je fais l'autruche : le nez coincé entre les touches du clavier, et vas-y que je balance comme ça vient... raah... un genre de branlette-du-ciboulot (je peux me permettre, puisque je ne suis pas un mec ;))...

Mon envie première, c'est d'abord de commencer comme ça vient. Ecrire des textes au fur et à mesure des humeurs. Et puis aussi en publier de plus anciens, j'en ai tellement qui dorment dans les tiroirs. Il y aura certainement ici un peu de tout : des réflexions, des trucs drôles (j'espère !), des poèmes...

Le rétroviseur

Il vient de se passer un événement : J’ai cassé mon rétroviseur… Mince, flûte, aïe ! Comme c’est bête, et énervant. Une partie de moi est vexée, contrariée, mais une autre partie de moi décide d’observer cela avec un certain recul (ah ah, c’est le cas de le dire). Et cela semble signifier quelque chose : Serait-ce que je ne doive plus regarder en arrière ? Ou bien cela ne signifie rien de particulier, et donc je suis libre de lui attribuer un sens. Ce que je « m’amuse » souvent à faire, quand il m’arrive un désagrément.

Il suffit alors de faire un pas en arrière et observer ce qu’il se passe, comment on réagit : On est en soi plusieurs personnes. Comme une sorte de théâtre avec de multiples personnages. Il y’a le personnage principal, l’ego, qui prend toute la place. Et se manifeste dès qu’il y’a une contrariété au niveau de l’affect. Formé de tout un tas de choses : l’éducation, la personnalité, le contexte environnant. Et on réagit tellement comme un petit enfant : dépendant de l’entourage le plus proche, du matériel, du qu’en-dira-t-on, il faut qu’on, y’a qu’à, etc....

Il est un peu comme l’arbre qui cache la forêt. Derrière il y’a une forêt, du moins d’autres arbres. Et c’est cela qui est intéressant d’observer : qu’on peut avoir en soi plusieurs personnages pouvant prendre le relais. D’autres aspects de soi que l’on connaît bien peu. Et ce que j’expérimente avec le rétroviseur, je l’ai déjà vécu dernièrement. En fait, je l’ai vécu de nombreuses fois, et à des degrés différents : de la simple contrariété à l’effondrement intérieur, quelque chose en soi résiste et se braque. Contre ce qui blesse. Plus l’intensité est forte, plus on a l’impression d’être comme agressé. Jusqu’à pouvoir être moralement anéanti.

Aussi grande puisse être une douleur émotionnelle, à moins bien sûr de faire une bêtise, on n’en meurt pas. Et justement, il y a comme un voile qui se déchire. Ou si vous préférez, un changement de perspective sur la scène où se joue votre pièce du moment : on peut découvrir qu’ il y’a autre chose derrière... Je pense que nous sommes chacun comme une poupée gigogne. Un personnage en cache un autre, qui en cache un autre, etc...

D’un banal événement de la vie sans gravité, on peut ainsi choisir une manière de l’interpréter, et « rebondir » dessus. Ouvrir comme une porte dans notre perception des choses. Et pourquoi pas accéder à cette partie de soi à la fois détachée mais justement très présente, la découvrir et l’expérimenter...

samedi, novembre 24 2018

Les femmes à haut potentiel - Conférence AFEP

Il s'agit d'une conférence qui a été donné par l'AFEP Rhône. Elle a eu lieu à Bron, à l'Hôpital Pierre Wertheimer. J'ai eu l'opportunité de pouvoir y assister, j'en ai pris quelques notes personnelles (et donc non exhaustives), que je vais partager ici.

« Le Haut Potentiel intellectuel, conjugué au féminin. De la fille à la femme, les spécificités ».

Dès l’enfance

Dans notre société patriarcale, le parcours scolaire des garçons a été jusqu’à présent davantage valorisé. Aussi, la sur-douance des filles est moins facilement détectée. Surtout dans une fratrie, où une fille surdouée arriverait après l’aîné !

D’après des statistiques, à partir de 7 ans les filles douées se mettent en retrait. A l’adolescence l’espoir de réussite diminue, et celui de blocage augmente. Elles créent des « barrières intimes » : évitement (en composant un personnage), peur de l’échec, besoin de contrôle, crainte du succès, perfectionnisme, « faux self » (Winnicott, 1979).

A l’âge adulte

D’une manière très générale, ce qui caractérise une personne douée c’est une grande intelligence mentale, et/ou émotionnelle : Le cerveau est la plupart du temps en suractivité, et les sens particulièrement développés. D’où une manière d’être et de « fonctionner » qui se révèle souvent à part, et une grande difficulté à trouver place dans un cadre normatif (professionnel et social).

Les gens doués reçoivent souvent un faux diagnostic de bipolaires, dépressifs, ou psychotiques. Lorsqu’ils subissent ce que l’on appelle une « bouffée délirante », cela peut être une stratégie d’autoprotection, un peu comme un disjoncteur. Ils ont d’ailleurs besoin d’une armure pour se protéger. Pour les femmes ce sera le maquillage, voire la tenue vestimentaire.

D’une manière générale, la femme douée ne se considère pas douée. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, elle manque plutôt de confiance en elle, est souvent incertaine de son image. D’autre part, elle a besoin de se lancer des défis : se mettre en situation, sortir de la zone de confort, développer de nouvelles stratégies, etc. De par sa sensibilité, la plupart du temps elle possède un, voire plusieurs dons artistiques. Étant particulièrement sensible à la notion de justice, voire de grandes causes, elle se battra toujours pour quelque chose. Mais son propre chemin lui semble toujours incertain, et il suffit d’un choc émotionnel (séparation, etc.), pour qu’elle défaille...

Au travail les femmes douées sont perfectionnistes, et ont parfois l’impression qu’elles doivent faire leurs preuves. Et parce qu’elles ont de la facilité à faire les choses, elles ont très souvent un sentiment d’imposture. Cela crée une sensation de décalage, de porte-à-faux, qui les fatigue beaucoup. Parce que des personnes sont intelligentes, on pense communément qu’on peut plus aisément les « attaquer » : une plus grande exigence, remise en cause d’un positionnement au travail, etc,

Pour peu qu’elle soit également belle, la femme douée va se sentir d’autant moins comprise qu’on va souvent lui dire qu’elle a « tout pour elle ». Et qu’elle devrait s’estimer chanceuse, et heureuse. Étant empathique, elle a souvent le désir de faire plaisir (en faisant des cadeaux). Et se soucie beaucoup d’autrui. Parce qu’elles ont bon cœur et sont généralement romantiques, les femmes douées se font souvent « avoir ». Elles sont pour ainsi dire des victimes toutes désignées, à tomber dans les griffes de pervers narcissiques.

La femme douée se sent en cohérence avec elle-même. Mais on retrouve une inadéquation entre ce qu’elle vit et ce qu’elle ressent : elle ne peut pas être comprise… De ce fait elle a souvent le sentiment de nager à contre-courant, et s’y épuise.

Et au niveau relationnel… : même un homme amoureux ne peut comprendre. Ce qui peut vraiment aider, c’est de pouvoir développer une amitié avec une personne avec une personne qui soit pareille. Les blogs sur internet ou aussi les réseaux sociaux, peuvent aider à trouver des amitiés.

Et après ? Bonne nouvelle : à la soixantaine, la qualité de vie des gens doués devient meilleure !

lundi, septembre 17 2018

Ombre

.......... Version sonore sur YOUTUBE ..........


Ombre.jpg

vendredi, juin 1 2018

Sites de rencontres : j'aurai tout essayé...

Gallinacee

"Viens m'chercher !!"

À propos de Gallinacee:

Femme acariâtre à tendance hystérique (pré-ménopause oblige), cherche macho borné et inculte, en vue de partager de grands moments de complicité… Les trop vieux, trop loin, tout secs ou trop gras et surtout les trop mariés... pas franchement sûre de répondre, mais je vous souhaite franchement bonne chance ! y'a forcément quelqu'une qui vous correspond quelque part…

"J'voudrais une femme comme-ci, comme-ça... tendre, câline, fidèle..." et si vous preniez un chien !?? Z'en avez déjà un ? Ben prenez donc un deuxième ! ou bien un chat... là au moins ça vous permettra de vous rapprocher à pas de loup (bon un loup non quand-même, on s'égare...), à tous petits pas (faudra être patient(e)!) de la femme, son esprit, sa beauté, son... in-dé-pen-dance !! miaowww…


*** attention *** minute philosophique : messieurs j'ai une fort mauvaise nouvelle !

Si les hommes ont besoin de coucher pour tomber amoureux (et en fait souvent même pas pour quoi que ce soit, z'ont besoin tout court... et tous les moyens sont bons ! d'où ce site...si,si, je sais !).... ben chez la femme (dont en l'occurrence moi je fais partie...oui, oui !) enfin du moins la plupart dans sa grosse moyenne, c'est l'inverse... encore que, à l'inverse proportionnelle (si j'ose dire?), on peut tomber amoureuse sans pour autant forcément pour x raison (tout comme vous, celle pour)... coucher... voilà c'est navrant, désolant et déprimant, c'est un fait. Comment va-t-on faire, allez-vous vous/nous demander certainement ? (bon ceux qui n'en sont déjà plus là depuis longtemps de leur lecture, on sait ce que, ce qu'ils...) comment va-t-on faire... alors là, le débat est ouvert !! d'où la propension à la prolifération en tout genre et toutes espèces, des... enfin DU site de rencontre... et alors : blabli, blablo, blabla... on essaie, hein, chacun de son côté ! de quoi ? ben de se tirer la couverture, pardi ! (si ce n'est tirer tout court oups pardon)... si c'est tantôt pour coucher, tantôt pour tenter de tomber amoureuse - aargh les hommes aussi, bien sûr ! z'êtes pas des bêtes, non plus...(quoique) - et alors donc bon... où en étais-je, dans quelle étagère ? ben celle du rayon du sentiment humain… La moralité de la conclusion, est : y'a pas de mode d'emploi !! faut qu'on se démerde entre nous... ah ah ! bon ben vous me direz : après tout ça passe le temps ! un peu plus interactif que le crochet... et on en apprend, sur les un(e)s, les autres ! à force de venir, revenir, repartir... un petit air de, comme la chanson : "ça s'en va et ça revient..."

Genre: Femme
Orientation: Hétérosexuel(le)
État civil: Célibataire
Physique: Musclé
Occupation: Chasser le lapin crétin

Passe-temps: balai, aspirateur, scotch-brite, brosse wc, serpillère, javel, ajax, mr propre...
Intérêts: Je gratte à tout...
Comment définiriez-vous votre personnalité en un seul mot? rudimentaire
Comment définiriez-vous votre style vestimentaire en un seul mot? sous la blouse ? mes mules en éponge ! what else...
Préférence politique: à droite toute !!! et même par dessus bord...
À quelle école ou université avez-vous étudié? j'ai frotté le trottoir !
Quelles études avez-vous faites? Bac ... essorage & rinçage
Quelles sont vos plus grandes qualités? caustique !, faut qu'ça brille...
Vous avez un animal de compagnie? les acariens !!! ggrrr...
Films favoris: la grande bouffe
Livres favoris: je sais cuisiner, notre-temps, la veillée, voici, gala, le Dauphiné
Voyages que vous avez faits: monter sur le toit, mater chez les voisins
Voyages que vous désirez faire: explorer ma cave...ah mince, j'en ai pas !
Émissions TV favorites: télé-crochet, télé-achat, télé-à chier
Mets favoris: des pâtes-à-l'eau, et des patates...
Sports que vous pratiquez: aah... je vous laisse deviner !
Sports que vous regardez: idem...
Quels sont vos pires défauts? quelques fois je souris...

dimanche, juin 19 2016

Inspiration

Le piano est à l'arbre
ce que la lune est aux reflets
du lac en bordure le chemin
aux milles ombrages scintille
d'ombre et de lumière
sous l'effet du vent qui est au silence
le messager tout chuchotant
vers le visage de l'enfant
et le visage est à l'enfant
ce que la parole est au sage
le chant a la parole
ouvert en dedans le rêve
comme un orchestre qui attend
la note sa musique
la muse son soupir
tout est prêt qui espère
la promesse d'une surprise
à l'instant, un inspir…

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